Comme si les recommandations nutritionnelles ne culpabilisaient pas suffisamment les consommateurs de fast-food. Les produits vendus dans les grandes enseignes sont déjà « trop gras, trop salés, trop sucrés ».
Mais en plus, les emballages contiennent des produits chimiques soupçonnés de causer des cancers des testicules et du rein, ou encore des problèmes de développement fœtal et des atteintes du système immunitaire chez les enfants.
C’est le constat de chercheurs de l’université de Notre Dame (Indiana, États-Unis), qui publient leurs résultats dans la revue spécialisée Environmental Science & Technology. Ils ont analysé plus de 400 emballages provenant de 27 enseignes comme McDonald’s, Burger King, Chipotle ou Starbucks. Et le constat est sévère. Des composés fluorés, les PFA, se retrouvent dans plus de la moitié des papiers entourant les desserts (brownies, muffins, cookies), dans 38 % de ceux des sandwichs et burgers, et dans un carton de frites sur cinq.
Persistants dans l’organisme
Un constat inquiétant, car ces substances chimiques, en plus d’être toxiques, sont très résistantes. Elles ne se dégradent que très lentement dans l’organisme, où elles peuvent rester des années.
« C’est un signal d’alarme pour ces chaînes de restaurants et pour les consommateurs, estime Graham Peaslee, professeur de physique nucléaire à l’université Notre Dame, qui a réalisé les tests. Ce sont des produits chimiques persistants, qui rentrent dans la circulation sanguine, et s’accumulent ».
Difficiles à remplacer
Ces composés sont utilisés pour renforcer l’imperméabilité au graisses. Les chercheurs, qui ont demandé aux fabricants des explications sur leur présence en si grande quantité, n’ont reçu que deux réponses. Visiblement, c'était une surprise. L’un d’entre eux affirmait même avoir reçu de la part de ses fournisseurs la garantie que les emballages en étaient dépourvus.
Les PFA pourraient être remplacés par d’autres produits aux propriétés équivalentes. Certains ont d'ailleurs été retrouvés dans les emballages testés. Mais là encore, rien ne garantit qu’ils présentent moins de risques pour la santé.
Un contact prolongé nécessaire
Mais pas d’affolement. Il faut un certain temps de contact entre le papier et la nourriture pour qu’elle soit contaminée. Pour les burgers et les frites, par exemple, le risque est donc limité, car ils ne restent pas longtemps dans leur emballage. En revanche, les desserts sont parfois pré-emballés, et peuvent rester un jour entier, voire plus, au contact. Une raison supplémentaire de limiter les repas au fast food.