L’automédication a le vent en poupe. En 2016, ce secteur a enregistré plus de 2 milliards d’euros de bénéfices. Selon l’Afipa (1), les ventes ont connu en un an un bond de 3,3 %. C’est largement supérieur aux médicaments soumis à prescription.
4 euros en moyenne
Si on ajoute les dispositifs médicaux en vente libre et les compléments alimentaires, l’automédication est bénéficiaire de 3,88 milliards d’euros. Il faut dire que les Français sont favorables à ce mode de consommation. Interrogés par OpenHealth, ils sont 91 % à se dire autonomes.. Ils estiment, en effet, être capables de gérer leurs problèmes de santé bénins sans l’assistance d’un médecin. D’ailleurs, 8 sur 10 pratiquent déjà l’automédication.
Les Français avancent plusieurs raisons à leur consommation de médicaments en vente libre. Ils identifient correctement le traitement approprié et souhaitent, dans une moindre part, éviter des dépenses inutiles à l’Assurance maladie. Les dépenses sont par contre en léger recul. En moyenne, la population dépense un peu plus de 4 € pour son automédication.
Un marché trop calme
Du côté des professionnels de santé aussi, l’attitude est positive. Mais les réponses sont plus partagées. Par exemple, la quasi totalité des pharmaciens juge que l’automédication permet de désengorger les cabinets médicaux. Seuls 59 % des médecins sont d’accord avec cette affirmation. Ils pensent, en revanche, qu’ils pourront se concentrer davantage sur les problèmes de santé lourds ou chroniques.
Comment favoriser le selfcare ? Pour y parvenir, les professionnels de santé se portent volontaires. 73 % des médecins affirment qu’ils sont prêts à expliquer à leur patientèle comment pratiquer l’automédication. Les pharmaciens montent eux aussi au front. 86 % accepteraient de conseiller les patients en premier recours.
Malgré cet enthousiasme collectif, le marché reste calme. En France, 15 % des ventes de médicaments relèvent de l’automédication. Chez nos voisins allemands, c’est 44 % du marché qui y est consacré. L’Afipa y voit le résultat d’un immobilisme politique. Afin de bousculer les décideurs, le représentant des industriels va donc lancer une campagne d’information et des lettres ouvertes seront adressées aux candidats à l’élection présidentielle.
Les médicaments les plus consommés
Les Français ont principalement recours à l’automédication lorsqu’ils souffrent des petits maux de l’hiver. L’année 2016 illustre particulièrement bien cette observation. Parmi les trois motifs les plus fréquents, figurent les affections respiratoires, les douleurs et les troubles digestifs… avec un pic au moment des épidémies de gastro-entérite et de grippe.
Sans surprise, le top 10 des médicaments les plus consommés sont associés à ces maladies bénignes. L’Oscillococcinum, traitement homéopathique recommandé en prévention des états grippaux, figure en tête du classement, suivi de l’Humex (rhume) et du Strepsil (mal de gorge).
(1) Afipa : Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable