Un enfant sur dix souffre de migraine. Qu’elle soit ponctuelle ou profonde, elle ne se manifeste pas de la même façon que chez l’adulte. Pour les parents, le diagnostic est souvent difficile à établir. Les crises sont de durée plus courte et l’enfant n’a pas toujours mal à la tête. Il est pris de vomissements incoercibles qui peuvent durer plusieurs heures et ressent des douleurs abdominales.
Ecoutez le Dr Anne Ducros, neurologue, urgence céphalées, hôpital Lariboisère (Paris): « Le mal de tête n'est pas quotidien mais vient pas crise et s'accompagne d'une fatigue » .
Le traitement des formes pédiatriques de la migraine est également problématique. C’est même « un enjeu clinique majeur », reconnaît la revue Jama Pediatrics qui publie sur son site deux compliation d'études sur l’abord pharmacologique de la crise et le traitement de fond dans la migraine de l’enfant. Ces méta-analyses montrent que l’effet placebo est efficace dans 55% des cas, c’est-à-dire qu’’il diminue la céphalée dans les deux heures qui suivent la crise. Une nouvelle rassurante pour les parents et le médecin traitant qui peuvent soulager bien souvent l’enfant avec du paracétamol et des explications sur l’origine de la migraine.
Ecoutez le Dr Anne Ducros : Plus de 50% d'amélioration avec du paracétamol et un traitement de fond trés léger sans effets indésirables
Mais la médaille a son revers. Comme l’effet placebo est majeur chez l’enfant, il freine les recherches sur des nouveaux médicaments. Dans les essais cliniques, les molécules doivent en effet faire la démonstration d’une efficacité supérieure à celle du placebo. Un objectif difficile à atteindre.
Ecoutez le Dr Anne Ducros : « La mise ene évidence d'un médicament est gènée à cause de l'effet placebo ».
Du coup, l’arsenal thérapeutique est restreint pour calmer ces migraines persistantes. Deux molécules seulement ont démontré une supériorité par rapport au placebo.
Ecoutez le Dr Anne Ducros : L'une des deux molécules n'est pas disponible en France
Pour le Dr Anne Ducros, l’industrie et les chercheurs ne doivent pas baisser les bras. Les spécialistes recommandent que de nouvelles études soient conduites en analysant davantage l’effet placebo. De son côté, la Haute autorité de santé reconnaissait en 2002 que les traitements non médicamenteux, comme la relaxation et les thérapies cognitives et comportementales s’avéraient efficaces.