Les grands humains ont un avantage sur les autres : quelques centimètres en plus. Cela semble s’expliquer par une caractéristique que les plus petits n’ont pas : des variations génétiques portant sur 83 gènes que des chercheurs viennent de découvrir. Leurs travaux, publiés dans la revue Nature, révèlent que ces variations génétiques exercent une forte influence sur la taille humaine, certaines faisant gagner ou perdre plus de deux centimètres.
La découverte de ces variations de gènes repose sur une vaste étude, basée sur les données génétiques de 711 428 personnes et réalisée par une équipe internationale réunissant plus de 300 chercheurs de cinq continents.
1 personne sur 1000
Les chercheurs ont examiné plus en détail deux des changements trouvés au sein d'un gène appelé « STC2 ». Une personne sur mille seulement est porteuse de l'une de ces mutations, qui leur confère un à deux centimètres de plus que celles qui en sont dépourvues.
Des recherches antérieures ont montré que la taille d'une personne dépend à plus de 80 % de son hérédité. Les grandes personnes ont tendance à avoir de grands enfants, et inversement. Cette diversité génétique est héritée du père ou de la mère, ou des deux, et l'on peut ainsi hériter de plus d'une mutation. Il existe également des influences non héréditaires, parmi lesquelles la nutrition, la pollution et d'autres facteurs environnementaux.
Cible thérapeutique potentielle
« Notre dernière découverte signifie que nous pouvons maintenant expliquer plus d'un quart des facteurs héréditaires impliqués dans l'influence sur la taille d'une personne », se réjouissent les chercheurs. Un cinquième des variations génétiques influant sur la taille avaient déjà été identifiées (soit près de 700 au total). Mais pour la plupart, ces formes de mutations courantes n’influent que sur moins d'un millimètre.
A long terme, les auteurs pensent que ces résultats pourraient conduire à la mise au point de médicaments pour traiter les problèmes de petite taille, ou à des tests pour identifier les personnes à risque de développer des troubles de croissance. En effet, ce gène STC2 et de ses protéines constituent potentiellement « une cible thérapeutique pour les petites tailles ».