Les non-fumeurs n’ont pas de chance. Quand ils ne respirent pas la fumée des cigarettes des autres, ils absorbent leurs résidus de tabac froid. Or, selon une étude récemment publiée dans la revue Scientific Report, ce mode d’exposition que l’on pourrait penser négligeable semble lui aussi toxique.
Les travaux, menés sur le rongeur, montrent ainsi les effets délétères d’une exposition indirecte à la fumée du tabac. On parle d'exposition indirecte (ou « third-hand smoke ») pour désigner le contact avec les résidus laissés par la fumée du tabac sur les meubles, les rideaux ou les murs par exemple.
Cette exposition diffère du tabagisme passif qui consiste à inhaler involontairement la fumée dégagée par les fumeurs et dont les dangers sont déjà bien connus. En revanche, peu d'études ont été menées sur l'exposition indirecte à la fumée du tabac.
Les chercheurs de l'université de Berkeley (Californie) ont montré que des souriceaux nouveaux-nés exposés à des vêtements traités avec de la fumée de cigarette pendant trois semaines présentaient un plus faible poids que ceux qui n'avaient pas été exposés.
Inflammations, allergies
Les nouveaux-nés comme les souris adultes ont également présenté des modifications de leur composition sanguine associés à des réactions inflammatoires ou allergiques. L'effet sur le poids s'est toutefois avéré temporaire, contrairement à la modification des globules blancs qui s'est maintenue même après l'arrêt de l'exposition.
Selon les auteurs de l'étude, le taux de tous les types de globules blancs associés aux inflammations et aux allergies a connu des augmentations. « Les changements ont subsisté pendant 14 semaines après la fin de l'exposition chez les nouveaux-nés et deux semaines après l'exposition chez les adultes », précisent-ils.
Pour l’heure, les chercheurs ne sont pas en mesure de dire si les modifications biologiques entraînent des pathologies spécifiques. Toutefois, ils estiment que l'exposition indirecte constitue un facteur de risque sous-estimé. De nouvelles recherches sont nécessaires, notamment sur l'homme, avant de pouvoir proposer des mesures préventives.