Des barres chocolatées plus petites, la fin des fontaines à soda en illimité, une taxe sur le sucre… Les mesures se multiplient pour prévenir le surpoids et ses répercussions chez les enfants comme les adultes. Mais cette prévention primaire est encore minoritaire. Le cœur de la lutte cible les personnes obèses, à haut risque de diabète. Un choix dommageable, à en croire une étude parue dans le BMC Public Health. Des stratégies appliquées en population générale seraient bien plus efficaces pour éviter ce trouble métabolique.
Deux fois plus d'impact
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs de l’université de Cambridge (Royaume-Uni) ont suivi 33 000 personnes âgées de 30 à 60 ans. Un premier examen a été réalisé en 1990, un second en 2013. Seuls 3 % des volontaires ont développé un diabète de type 2 au cours du suivi. Fait intéressant, toutefois, 54 % des participants ont pris du poids (un point d’IMC, ou plus) dans cet intervalle. Ces participants étaient nettement plus exposés au trouble métabolique que les autres. Le risque de diabète était doublé par rapport aux personnes dont le poids est resté stable
A partir de ces résultats, les auteurs de l’étude ont réalisé une modélisation. « Avec une stratégie de prévention du surpoids chez l’adulte, en population générale, il est possible de prévenir deux fois plus de cas de diabète qu’avec une stratégie ciblée sur les personnes obèses à haut risque de diabète », explique le Dr Aldina Feldman, qui signe ces travaux. De fait, moins d’un cas de diabète sur dix est évité grâce aux programmes actuels ciblés. Cette proportion passe à un cas sur cinq lorsque l’ensemble de la population est intégré.
S’appuyer sur les programmes commerciaux
Mais à quel prix ces programmes peuvent-ils être développés ? Les chercheurs le reconnaissent, les méthodes abordées dans les petites études sont trop coûteuses. La solution, à leurs yeux, consisterait à proposer des programmes commerciaux (type Weight Watchers) déjà en vigueur, tout en les développant à l’échelle d’une communauté. Car les résultats sont là : l’équipe cite une étude menée au Royaume-Uni, où les personnes dirigées vers un programme commercial par le service de santé britannique (NHS) sont parvenues à perdre plus de 5 % de leur poids d’origine, réduisant ainsi leur risque de diabète.