Les infections qui surviennent à la suite d’un soin réalisé en établissement de santé (infections nosocomiales) ou dans un cabinet médical sont courantes. Chaque année en France, plus de 750 000 patients sont concernées et 4 000 en meurent. Les infection associée à un soin (IAS) peuvent être effectivement liées aux soins dispensés aux malades, ou simplement survenir lors de l’hospitalisation. Les bactéries, champignons ou virus responsables de ces infections peuvent provenir du patient lui-même ou être transportés par le personnel médical ou provenir de l’environnement hospitalier (dispositif médicaux, équipement alimentation…).
Déclarer "sans délai"
Pour lutter contre ce fléau, les autorités françaises ont renforcé le suivi et la prévention de ces infections. Un décret paru ce dimanche au Journal Officiel fixe ainsi les conditions dans lesquels ces événements doivent être déclarés et suivis.
Ainsi, tout professionnel de santé, ou tout représentant légal d'établissement de santé, doit déclarer « sans délai » au directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) la survenue de toute IAS répondant à l'un au moins des critères suivants : infection inattendue ou inhabituelle (par la nature, la localisation ou les circonstances de l’infection, en raison d’une antibiorésistance…), infection sous forme de cas groupés, décès lié à l’infection.
Réactivité
Les établissements ou les professionnels de santé devront préciser la nature, la date et les circonstances de l’infection, ainsi que les investigations qui ont été menées et les mesures prises pour éviter la propagation.
Ces éléments sont décisifs, alors que de nombreux patients qui se tournent vers les corps intermédiaires (associations d’usagers de l’hôpital, Défenseur des Droits…) déplorent le peu d’empressement de certains établissements à réagir d'un cas d' infection nosocomiale.
A noter que ces infections sont à la charge des hôpitaux (de l’AP-HP pour les hôpitaux parisiens) et donnent droit à un dédommagement pour les patients qui en sont victimes. Récemment saisi par un patient, le Conseil Constitutionnel a jugé que lorsque l’IAS survient en dehors de l’hôpital (cabinet médical, par exemple), alors, le patient doit être indemnisé selon les mêmes conditions.
Centre régional de prévention
Par ailleurs, le décret renforce la prévention de ces infections en créant une structure dédiée. Dans chaque région, un « centre d'appui pour la prévention des infections associées aux soins » sera implanté pour une durée de cinq ans renouvelable. Le centre se situera dans un établissement de santé désigné par le directeur de l’ARS. Un arrêté viendra fixer le cahier des charges de ces centres.
« Le responsable du centre (…) est un médecin ou un pharmacien compétent en hygiène hospitalière ou en prévention des risques infectieux », précise l'arrêté.