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Activité cérébrale

Misophonie : quand les bruits corporels rendent fou

Des chercheurs britanniques ont découvert que les misophones ont des connexions neurologiques anormales entre le lobe frontal et le cortex insulaire. 

Misophonie : quand les bruits corporels rendent fou olly18/epictura




Vous ne supportez pas d'entendre votre collègue mastiquer son chewing-gum ou votre conjoint renifler ? Vous souffrez sûrement de misophonie. A cause de cette pathologie, les bruits les plus banals se transforment en véritable torture, et suscitent chez les personnes qui en souffrent une rage parfois irrépressible. Un niveau d’intolérance très élevé lié à des modifications dans le cerveau, suggère une étude publiée dans Current Biology.

Des chercheurs de l’université de Newcastle (Grande-Bretagne) ont mis en lumière pour la première fois des différences de structures au niveau du lobe frontal entre les volontaires souffrant de misophonie et des participants témoins. Chez les misophones, cette région du cerveau présenterait une importante quantité de myéline. Cette molécule entoure les neurones et permet aux informations de circuler plus rapidement dans le cerveau.


Des connexions anormales

En outre, des examens réalisés par IRM fonctionnelle révèlent que l’activité cérébrale des personnes atteintes de ce trouble est différente de celle des personnes qui n’en souffrent pas. En effet, lorsque les patients sont confrontés à des bruits de mastication ou de respiration, l’activité cérébrale s’affole dans le lobe frontal et le cortex insulaire antérieur (une région impliquée dans les mécanismes de l’attention) par rapport aux autres participants. En outre, ces tests montrent des connexions anormales entre ces deux régions cérébrales. Ce dysfonctionnement expliquerait pourquoi les misophones n’arrivent pas à faire abstraction de certains sons, et pourquoi leurs réactions peuvent parfois être violentes.

Les chercheurs britanniques indiquent que les patients ont présenté des réactions typique d'un stress (transpiration et augmentation du rythme cardiaque) lorsqu’ils ont entendu les sons déclenchant leur misophonie.


Fuir ou écouter de la musique

« Les patients atteints de misophonie ont des parcours cliniques très similaires, et pourtant le syndrome n’est toujours pas reconnu, souligne le Dr Dr Sukhbinder Kumar de l’Institut de neuroscience de l’université de Newcastle. Les changements neurologiques démontrés dans cette étude sont des preuves que cette maladie est un véritable trouble neurologique, ce qui devrait convaincre la communauté médicale sceptique ».

Le neuroscientifique espère que cette découverte permettra de développer des traitements. Mais en attendant pour faire face à leur maladie, les misophones n’ont pas d’autres choix que de fuir les situations d’inconfort ou porter des boules Quies. Pour un grand nombre d’entre eux, le port d’un casque diffusant de la musique permet de résister.

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