Chlamydia, infection à papillomavirus (HPV), VIH… Les infections sexuellement transmissibles sont en hausse en France, et en particulier chez les jeunes. Une tendance qui inquiète le ministère de la Santé et celui de l’Education qui ont saisi le Conseil nationale du sida et des hépatites virales (CNS). Et son avis rendu ce mardi 7 février est sévère.
Le Conseil rappelle ainsi que les jeunes âgés de 15 à 24 ans représentent environ 40 % des IST (VIH, syphilis, gonocoque, et chlamydia) rapportées entre 2013 et 2014 en France. Parmi eux, les jeunes hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes (HSH) sont particulièrement exposés au risque d’infection par le VIH, ainsi qu’au risque de syphilis et de blennorragies. Les femmes seraient plus touchées par les infections à chlamydia.
L'éducation sexuelle oubliée
Mais malgré ce constat fait depuis plusieurs années, le CNS relève avec amertume un « contraste » entre les ambitions et les actions concrètes menées sur le terrain, notamment dans le milieu scolaire. « Les comités d’éducation à la santé et la citoyenneté (CESC), dont l’intérêt est largement souligné, sont un dispositif de gouvernance qui reste peu investi dans l’éducation à la sexualité », note le rapport soulignant que seuls 10 à 21 % des élèves de collège et de lycée reçoivent le nombre de séances d’éducation à la sexualité prévues par la loi.
De même, il regrette que les institutions n’aient pas un avis tranché « sur la question de la mise à disposition des préservatifs dans les collèges, alors que 18 % des élèves de 3ème déclarent avoir des relations sexuelles, avec un usage du préservatif en recul ». Un non usage du préservatif qui inquiète d’autant plus que le recours au dépistage ou à la vaccination fait défaut, notamment chez les jeunes ayant des pratiques à risques ou issus d’un milieu défavorisé.
Vacciner les garçons contre le HPV
Aussi pour améliorer la prévention et le dépistage des IST chez les adolescents et jeunes adultes, le CNS recommande que cette lutte devienne « une priorité des politiques publiques de promotion de la santé ». Il propose que l’école joue un rôle clé dans l’éducation à la sexualité, ainsi que l’accès à la contraception (en la rendant gratuite), au dépistage et à la vaccination.
D’ailleurs, il recommande que l’offre vaccinale contre le papillomavirus (HPV) et l’hépatite B soit renforcée en assurant « une mise à disposition large et un accès gratuit au vaccin, aussi bien dans le structures publiques de vaccination qu’en médecine de ville ». Il se prononce également en faveur de l’extension de la vaccination anti-HPV aux jeunes garçons de 11 à 13 ans. Des mesures qui doivent être accompagnées d’informations autour du vaccin anti-HPV et anti-hépatite B pour dissiper doutes et réticences.