Le surpoids recule chez les enfants français. En 2015, moins de deux élèves de CM2 sur 10 présentaient une surcharge pondérale. L’obésité marque elle aussi le pas, selon une étude publiée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). 3,6 % des écoliers ont un IMC supérieur à 30 kg/m2. Mais cette stabilisation globale ne doit pas masquer les inégalités socio-économiques très présentes dans le pays.
De fait, les enfants d’ouvriers sont nettement défavorisés par rapport à ceux dont les parents sont cadres : ils sont 5,5 % à souffrir d'obésité contre 1,4 % pour les enfants issus de foyers plus aisés. Dans les zones d’éducation prioritaires, l’obésité est deux fois plus présente que dans le reste du pays. Un véritable fossé sépare les foyers selon leurs revenus.
Source : Drees
Des comportements peu favorables
Ces disparités s’expliquent sans doute par les comportements des enfants en matière d’activité physique et d’alimentation. Là aussi l’écart est majeur en fonction de la profession des parents. Pour preuve : 73 % des écoliers disent pratiquer une activité sportive en dehors des heures de classe. La proportion grimpe à 88 % pour ceux dont les parents sont cadres. Un sujet rassemble toutefois, un tiers des enfants interrogés a une télévision, un téléphone ou un ordinateur dans sa chambre quelle que soit son origine sociale.
Côté alimentation, le bilan est globalement similaire. Les enfants absorbent relativement peu de boissons sucrées : 2 sur 10 disent le faire tous les jours. Les différences sont moins marquées entre les catégories socio-professionnelles. Il en va de même pour le petit déjeuner, trop souvent manqué. Un enfant sur cinq ne prend pas ce repas essentiel chaque jour. Un « oubli » qui peut être compensé par une collation souvent trop sucrée.
La consommation de légumes livre des résultats plus inquiétants. Quelle que soit l’origine sociale des élèves de CM2, seuls 36 % en mangent une fois par jour. Les enfants de cadre ne font pas tellement mieux, avec 42 % de réponses positives.
Les dents des jeunes en meilleure santé
Si les comportements alimentaires laissent à désirer, les soins des dents progressent. Le nombre d’élèves de CM2 qui ont une quenotte cariée recule. Ils sont désormais 68 % à avoir une dentition saine. Pour ceux qui ont des caries, seul un tiers n'est pas soigné. Ces bons résultats, la Drees les attribue au dispositif MT’Dents, proposé par l’Assurance maladie. Jusqu’à 25 ans, une consultation par an est prise en charge intégralement par la Sécu – sans avance de frais.
« Ces rendez-vous de prévention réguliers sont en effet l’occasion de prodiguer des conseils sur l’hygiène bucco-dentaire, mais aussi de sensibiliser les parents quant à l’intérêt de soigner des dents provisoires (dites « dents de lait »), l’état de celles-ci ayant des conséquences sur la dentition définitive », salue la Drees. Mais la prévention a toujours du mal à progresser. Seuls 76 % des enfants se lavent les dents plusieurs fois par jour, comme les dentistes le recommandent.