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50 ans de la loi Neuwirth

Pilule : les Françaises ont diversifié leur contraception

Alors que l’on célèbre le cinquantième anniversaire de la loi qui a légalisé la pilule contraceptive, les Françaises se sont tournées vers d’autres méthodes.

Pilule : les Françaises ont diversifié leur contraception La Poste




Il y a cinquante ans, la pilule contraceptive était légalisée ; les femmes prenaient alors le contrôle de leur fertilité. Pour célébrer cet anniversaire symbolique, le ministère de la Santé a annoncé la création d’un nouveau timbre postal à l’effigie de Lucien Neuwirth, créateur de la loi, en vente à partir de ce mercredi.

Si nul ne remet en cause l’avancée qu’a pu représenter la pilule contraceptive lorsqu’elle est apparue en 1967, cinquante ans plus tard, la situation a évolué et un autre regard se pose sur elle. Il faut dire que depuis, cette méthode contraceptive a été entachée par un scandale sanitaire, portant sur les pilule de 3e et 4e générations, lesquelles ne sont plus remboursées depuis mars 2013.

Une Française sur cinq a changé

La controverse eu une impact sur le comportement des femmes, qui se sont détournées de ce mode de contraception. Même s’il reste le contraceptif de prédilection en France, les prescriptions ont chuté à la suite de la révélation des effets secondaires des pilules de 3e et 4e générations, qui comportent notamment un sur-risque de thrombose veineuse.

Ainsi, selon une étude de l’Institut Nationale d’Etudes Démographiques (Ined), publiée en mai 2014, une Française sur cinq déclare avoir changé de mode de contraception depuis la médiatisation de ces effets secondaires. Le recours à la pilule a baissé, passant de 50 % à 41 % entre 2010 et 2013. Quant aux pilules de 3e et 4e générations, leur prescription a chuté de 45 % selon des données de l’ANSM datées de 2014.

Si la diminution s’est accélérée à la suite de cette médiatisation, elle poursuit toutefois une tendance engagée sur le long terme. En effet, l’usage de la pilule a reculé de 14 points en une décennie, rappelle l’étude de l’Ined.

Pas de "désaffection" de contraception

L’institut insiste toutefois sur le fait que le scandale des pilules de 3e et 4e générations ne s’est pas traduit par une « désaffection vis-à-vis de la contraception ». Ainsi, « parmi les femmes concernées par la contraception – ni stériles, ni enceintes, ayant des rapports hétérosexuels et ne voulant pas d’enfant – seules 3 % n’utilisent aucune contraception, soit la même proportion qu’en 2010 ».

En fait, cela s’est plutôt traduit par une diversification des méthodes contraceptives. Les femmes ont ainsi adopté d’autres méthodes de contraception, notamment le stérilet (ou dispositif intrautérin DIU) (+ 1,9 point), le préservatif (+ 3,2 points) et d’autres méthodes plus aléatoires comme les rapports en dehors des périodes de fécondabilité ou le retrait, précise encore l’Ined.

Ces chiffres pourraient évoluer dans les années à venir, avec l'arrivée très attendue (par les femmes en tout cas...) de la contraception masculine. Alors, dans une cinquantaine d'années, nous célébrerons peut-être l'anniversaire de l'innovation qui aura apporté un peu de parité en matière de contraception.

 

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