Les couples, dont les deux partenaires sont obèses, rencontrent d’importantes difficultés pour faire un enfant. Ces derniers mettent 55 % plus de temps que les couples de poids normal, rapporte une étude américaine publiée dans Human reproduction.
« De nombreux travaux sur la fertilité et le poids se sont concentrés sur la femme, or nos résultats soulignent l’importance de prendre en compte le poids des deux partenaires », indique Rajeshwari Sundaram de l’Institut national pour la santé (Etats-Unis).
Ces travaux sont en effet les premiers à s’intéresser à l’impact d’un indice de masse corporelle (IMC) élevé chez l’homme et la femme sur les chances de concevoir un enfant. Plus de 500 couples ont été suivis jusqu’à ce qu’une grossesse se déclare ou pendant un an. Les femmes étaient âgées entre 18 et 44 ans, et les hommes avaient plus de 18 ans. Tout au long de l’étude, les participantes devaient tenir un calendrier menstruel, et également noter tous leurs rapports sexuels et résultats de tests de grossesse.
Des complications à partir de l'obésité sévère
En parallèle, les chercheurs ont estimé l’IMC de tous les volontaires. Ils précisent que 84 hommes et 228 femmes étaient considérés de poids normal (IMC compris entre 18,5 et 25), et 75 hommes et 69 hommes étaient obèses sévères (IMC supérieur à 35). Ils se sont intéressés à ces deux groupes car aucune différence n’a été observée pour les personnes atteintes de surpoids ou d’obésité (IMC compris entre 25 et 35).
Ils ont effet remarqué que les personnes souffrant d’obésité sévère devaient essayer bien plus longtemps pour avoir un enfant que les participants de poids normal. Il leur faut 55 % de temps supplémentaire. Ce délai s’allonge en prenant en compte l’âge du couple, la consommation de tabac ainsi que l’activité physique et le taux de cholestérol, souligne l’étude. Le temps supplémentaire est alors de 59 %.
Les auteurs soulignent que ces durées correspondent à celles rapportées par les couples ayant recours à l’assistance médicale à la procréation (PMA). Ils concluent ainsi que l’obésité d’un couple réduit les chances de celui-ci de concevoir un enfant naturellement. Les spécialistes de l’infertilité devraient donc prendre en compte ce paramètre lors des consultations.
Ils ajoutent que la perte de poids pourrait sûrement aider les couples à avoir un enfant plus rapidement.
Quand consulter ?
Mais quand faut-il commencer à s’inquiéter ? Selon l’Agence de biomédecine, « il est raisonnable de consulter après une période de 18 mois à 2 ans de rapports sexuels réguliers sans grossesse ». Cette période est surtout vraie pour les jeunes couple sans risque connu. « Pour un couple plus âgé, ou ayant un passé gynécologique ou andrologique laissant supposer une possible hypofertilité (fertilité insuffisante), mieux vaut ne pas trop tarder pour pratiquer un spermogramme chez l’homme et un bilan hormonal chez la femme », explique l’agence sur son site.
Ces examens peuvent être prescrits par le gynécologue ou le médecin traitant. Si les résultats suggèrent des troubles de la fertilité, les couples sont alors amenés à rencontrer des spécialistes dans des centres d’assistance médicale à la procréation. En 2014, plus de 143 000 tentatives de PMA (fécondation in vitro et insémination artificielle) ont été réalisées, et plus de 25 000 enfants sont nés grâce à ces techniques.