"Si nous interdisions, tous les médicamens qui ont été à l'origine en 20 ans de cinq accidents, notre pharmacopée ne serait pas très large", a affirmé aujourd'hui sur LCI Michèle Delaunay, en ajoutant, il faut "savoir raison garder".
La ministre déléguée aux personnes âgées a reconnu elle même qu'elle prenait "des risques en disant cela". Car l'ancienne dermato-cancérologue du CHU de Bordeaux a fait entendre une musique un peu différente de celle de Marisol Touraine qui a avalisé la décision de suspendre Diane 35, notamment pour des raisons de rapport bénéfice/risque défavorables.
Michèle Delaunay, elle, préfère parler d'un "mésusage", d'une "mauvaise prescription". Pour elle, cette pilule anti-acné utilisée comme contaceptif "n'est pas le seul cas, puisque bien des incidents, ou accidents, ou drames que nous avons connus, sont dus à un mésusage.
Elle a rappelé au passage au grand public qu'il n'y avait "pas de médicaments sans risques". Discuter avec son médecin pour savoir si la prescription est appropriée reste, pour la ministre, la bonne méthode en ces temps de crise du médicament.
Sur le rôle des autorités sanitaires, là encore, Michèle Delaunay a tenu un discours quelque peu discordant. "Il faut davantage leur faire confiance maintenant, après ce drame, -je pense au Médiator-, qu'on ne le faisant avant", a-t-elle précisé. Des propos qu'elle a toutefois nuancé en reconnaissant les fautes du passé.