Certains claquent les portes, d’autres ont choisi de les murer. C’est celle de l’Assurance maladie de Nancy (Moselle) qui a fait les frais de la colère des étudiants en chirurgie-dentaire. Dans la nuit du 8 au 9 février, une entrée de la CPAM du chef-lieu a été recouverte de parpaings, ornés du hashtag #DENTger. L’objectif : faire écho au silence de la ministre de la Santé sur le dossier.
Un 49.3 déguisé
Alors que le mouvement de grève des étudiants dentistes boucle sa quatrième semaine, les jeunes manifestants se sont faits remarquer par un coup d’éclat – relayé par la presse régionale. S’ils interpellent Marisol Touraine, c’est aussi parce que, depuis le début du conflit, la ministre s’est peu exprimée sur le sujet. Or, les négociations conventionnelles sont toujours au point mort.
La période est pourtant décisive : l’Assurance maladie tente en ce moment de faire évoluer les tarifs pris en charge par ses services. Mais la proposition n’a convaincu ni les syndicats ni les étudiants. En l’absence de discussions constructives, c’est donc l’arbitrage qui prévaut. Bertrand Fragonard a été nommé pour trancher. Cette décision alarme la profession. L’Union nationale des étudiants dentaires dénonce ainsi un « 49.3 déguisé ».
L’inquiétude est pour le moins justifiée. La copie remise par l’Assurance maladie propose une baisse des prix des prothèses en échange d’une légère revalorisation de la prise en charge des soins dits conservateurs (détartrage, traitement des caries…). Ces avancées sont insuffisantes aux yeux des dentistes installés ou en formation. Ils estiment que le compte n’y est pas et que le pacte serait inégal en l’état.
Rembourser les soins de prévention
Du côté des étudiants, l’accent est mis sur la prévention. Ils souhaitent que la nouvelle mouture de la convention tarifaire les prenne mieux en charge. Les syndicats demandent notamment que les soins destinés à préserver la dentition soient mieux payés, mais aussi mieux pris en charge, plutôt que de se concentrer sur les prothèses.
Un changement complet du paysage serait donc à envisager. Car les demandes des étudiants sont précises. Les futurs dentistes veulent une réévaluation des tarifs sur les traitements des caries, mais aussi sur les soins des gencives et des techniques novatrices. Ces derniers devraient tout simplement être remboursés.
Pour gagner cette bataille, les étudiants n’ont pas froid aux yeux. En plus des manifestations, ils organisent régulièrement des actions coup de poing sur tout le territoire. A Lille, par exemple, le périphérique a été bloqué par des jeunes à pied.
En direct de la place Stan où les etudiants manifestent leur colère #DENTger pic.twitter.com/2lFGyYoTRs
— RadioCampus Lorraine (@campuslorraine) 9 février 2017
Des étudiants dentaire ont construit un mur devant une porte de la CPAM à Nancy. #BobLeBricoleur #DENTger pic.twitter.com/nAclWOeyjs
— Jad © (@JadMsr23) 9 février 2017
#DENTger @MarisolTouraine Comment pouvez-vous à ce point fermez les yeux et être dans le déni... nous ne nous essouflerons pas!! pic.twitter.com/AK6CHosIzC
— Duff toto (@DufToto) 9 février 2017