Subir une endoscopie n’est jamais une partie de plaisir, mais pour une centaine de patients de l’hôpital Nord de Marseille, l’examen se révèle encore plus désagréable. La Provence a révélé ce jeudi qu'environ 100 personnes ont été rappelées afin de revoir leur médecin pour une suspicion de contamination. Une bactérie, Pseudomonas, a été retrouvée sur la moitié des endoscopes utilisés pour des examens de l’appareil digestif ou respiratoire.
Le journal marseillais a eu accès au compte rendu d’une « réunion de crise » qui s’est tenue à l’hôpital Nord de la cité phocéenne, le 20 janvier dernier. Il indique que Pseudomonas a été mis en évidence sur 9 des 18 endoscopes. Comme le prévoit la procédure, le Comité de lutte contre les infections nosocomiales a été immédiatement prévenu ; il a d’emblée procédé à la séquestration des appareils en question.
Appareils vétustes
La source de cette contamination n’est pas encore avérée, mais La Provence indique que la question de la vétusté de certains appareils de lavage a été soulevée lors de la réunion du 20 janvier. D’ailleurs, la direction a décidé d’accélérer le remplacement de 7 appareils, vieux de 15 ans, « qui devait être réalisé cette année », précise l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM). Il n’y aurait par ailleurs pas de contamination dans les circuits de distribution de l’eau.
Pour l’heure, les examens – sauf urgence – sont suspendus. Des rendez-vous ont donc été repoussés et certains patients envoyés vers d’autres centres d’imagerie. Ceux ayant subi une endoscopie entre le 11 décembre 2016 et le 11 janvier dernier ont été rappelés. « Aucun d’eux n’a manifesté de signes cliniques de contamination », a précisé la direction de l’AP-HM.
Les syndicats inquiets pour le personnel
Mais si la direction indique que « tout devrait rentrer dans l’ordre lundi prochain », les syndicats ne l’entendent pas de cette oreille. En attendant les nouvelles machines, le lavage des endoscope doit se faire à la main, et le désinfectant puissant utilisé (acide péracétique) pose problème. Le syndicat Force Ouvrière estime que cette procédure manuelle peut poser des problèmes pour la santé des gens. Audrey Jolibois, la secrétaire générale de FO, liste de possibles nausées, céphalées, saignements de nez et des brûlures aux mains, voire aux yeux en cas de projection. La syndicaliste déplore ne pas avoir reçu de réponse de la direction suite à l’envoi de 2 courriers à la direction.
Celle-ci estime pour sa part que la procédure est classique et que les agents qui ne seraient pas familiers de cette pratique « ont été accompagnés et suivis par la médecine du travail ». Cette affaire ne va sans doute rien arranger au contexte social, jugé « explosif » par La Provence, qui rappelle qu’un préavis de grève de 2 mois à été déposé par l’intersyndicale (FO, CGT, CNI).