« Selfcare et automédication ne sont pas des gros maux », c'est le slogan de la nouvelle campagne de l’Afipa (Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable) lancée ce lundi. Celle-ci a pour objectif de sensibiliser les Français et les politiques à l’intérêt du selfcare (1) pour la collectivité. Elle veut à ce titre interpeler les candidats à l’élection présidentielle pour que soit pris en compte le selfcare dans leurs programmes pour 2017.
Cette opération s’appuie sur un dispositif multi-supports comprenant : une campagne dans la presse nationale quotidienne pour inviter toutes les parties prenantes au débat ; une lettre ouverte et une boîte de médicament factice accompagnée d’une notice, envoyées nominativement aux décideurs politiques français ; et un programme radio d’information grand public pour vanter les bénéfices de cette prise en charge médicale.
Une croissance du selfcare de 4,8 %
« Compte tenu du contexte de santé actuel, les élections de 2017 représentent une opportunité majeure pour valoriser le selfcare comme un atout de santé publique. Ce temps fort de la vie politique française doit aboutir à un changement d’orientation et une prise en compte du selfcare - au travers du développement de l’automédication - dans la stratégie de santé du gouvernement », espère Dominique Giulini, président de l’Afipa.
Le 3 février dernier, ce dernier rappelait, en plus, que ce choix de se soigner seul plaît de plus en plus aux Français. La croissance du selfcare est en effet de +4,8 % en valeur par rapport à 2015 (soit 3 883 M€). Et l'AFIPA d'enfoncer le clou en indiquant que l’épidémie de gastro-entérite de décembre 2016 illustre « le réflexe automédication des patients pour soigner leurs maux bénins ».
Cela s'est traduit par +21 % de fréquentation dans les officines françaises pour le seul mois de décembre par rapport à la moyenne de l’année (2). « L’automédication peut ainsi parfaitement réguler le parcours de soins pour les pathologies bénignes et doit en être la première étape », réagit Dominique Giulini. Il regrette ainsi que, dans ce domaine, la France reste encore en retard à l’échelle européenne.
1,5 milliard d'euros d'économie
Dans ce contexte, le défi de l’industrie pharmaceutique est donc de démontrer que l’automédication, et plus largement le selfcare, constitue une réponse adaptée aux nouvelles aspirations des Français, mais aussi une solution durable « pour maintenir le financement solidaire des affections lourdes et/ou de longue durée », écrit l'Afipa. L'association projette que le développement de l’automédication permettrait de dégager 1,5 milliard d’euros d’économies en un an.
Pour rappel, en mars 2016, l’Afipa avait émis plusieurs propositions dans son manifeste visant à développer l’automédication. Les mesures s’articulaient autour de trois piliers : - développer l’offre disponible en automédication en définissant une liste de pathologies bénignes et en délistant davantage de molécules ; - informer et former les patients via des campagnes d’information publiques et associer les professionnels de santé à cette réforme ; - assurer à tous l’accessibilité financière en intégrant les dépenses d’automédication à la CMU/C et en appliquant un taux de TVA adapté à 2,1%.
(1) L’Afipa associe le selfcare à 3 statuts de produits vendus en officine et disponibles sans prescription (donc non remboursés) : les médicaments d’automédication, les dispositifs médicaux (DM) / Les dispositifs médicaux de diagnostic in vitro (DMDIV), les compléments alimentaires.
(2) Réalisé auprès du panel Xpr-SO® de la société OpenHealth, panel de 3 004 pharmacies représentatives du parc officinal français. Résultats en France métropolitaine hors Corse. Les données excluent les ventes sur ordonnance. Indicateurs réalisés à partir des ventes en automédication sur le conseil du pharmacien.