Et si l’avenir de la médecine passait par les organes de synthèse ? C’est en tout cas ce qu’espèrent des chercheurs du CHU de Toulouse (Haute-Garonne). Ils annoncent, ce 14 février, la production d’une mini-vessie en 3 dimensions. Une première mondiale qui élargit le champ des possibles dans le domaine de l’urologie. Parvenir à développer ces organoïdes à partir de cellules de patients pourraient permettre d'affiner le choix des traitements.
Une médecine personnalisée
De fait, l’équipe d’urologie toulousaine a déjà en tête plusieurs types d’utilisation de ces mini-vessies, à commencer par le traitement des cancers qui touchent ces organes. Plus de 12 000 cas sont diagnostiqués chaque année. « Tous les patients atteints d’un cancer de la vessie bénéficient de la même chimiothérapie », souligne le CHU dans un communiqué. Mais les résultats, eux, ne sont pas similaires.
Dans cette optique, un organe artificiel créé à partir de cellules malades s’avèrerait très utile. En effet, les médecins pourront tester les différentes approches médicamenteuses disponibles et sélectionner la plus efficace. Avec un bénéfice supplémentaire : la tumeur, naïve de traitement, n’a pas eu le temps de développer des résistances face à une molécule peu efficace.
Un travail de longue haleine
10 cultures d’organoïdes ont été lancées, selon une étude publiée par l’équipe dans le journal Progrès en urologie. Une expérience enfin couronnée de succès. Car les Toulousains ont connu plusieurs déboires avant de parvenir à cette innovation. Longtemps, ils n’ont pu reproduire qu’une seule des trois couches de cellules qui constituent la vessie. Cette fois, ils sont parvenus à créer la paroi de l’organe au-delà des seules cellules superficielles.
Reste une étape majeure avant de s’autoriser à rêver d’une utilisation généralisée : les chercheurs n’ont pas encore réussi à générer de mini-vessie à partir de cellules malades. Ils n’ont, pour le moment, utilisé que des cellules souches saines.