La liste des bienfaits de la vitamine D s’allonge. Indispensable à la croissance osseuse et efficace pour prévenir les maladies cardiovasculaires, les infections respiratoires ou le déclin cognitif, elle optimiserait également le renforcement musculaire, selon une étude britannique publiée dans Plos One.
Les chercheurs de l’université de Birmingham se sont penchés sur le lien entre vitamine D et masse musculaire car les carences en cette substance, fréquentes chez les seniors, seraient associées à une perte musculaire. Un phénomène peu expliqué dans la littérature scientifique. Les scientifiques anglais ont donc cherché à y voir plus clair.
Pour y arriver, ils ont étudié 116 volontaires en bonne santé âgés de 20 à 74 ans. Ils ont mesuré les concentrations sanguines en vitamine D à la fois sous forme inactive et active (après métabolisation dans le rein). En parallèle, ils ont évalué la masse grasse (tissus sous cutanées et autour des organes) et la masse maigre (eau corporelle, organes et muscles) des participants pour déterminer leur masse musculaire. La masse maigre est l’un des compartiments les plus important du corps car il régit la quasi-totalité des métabolismes essentiels à son bon fonctionnement. Il représente environ 70 % du poids du corps.
Uniquement chez les femmes
L’étude montre que les femmes ayant une composition corporelle saine, avec peu de masse grasse, ne présentaient pas de hautes concentrations en vitamine D inactive, un marqueur de carence en vitamine D. En revanche, les femmes ayant une masse grasse importante, étaient carencées. Pour les auteurs, ces résultats montrent qu’il existe une relation entre composition corporelle et vitamine D inactive.
L’étude suggère cependant que la forme active de cette substance n’influence pas le taux de graisse corporelle, mais agit sur la masse graisse, dont les muscles. En effet, les femmes présentant une masse maigre importante, et donc une musculature bien développée, avaient des taux élevés de vitamine D active. Cette association positive n’aurait pas été observée chez les hommes, précisent les auteurs.
Comprendre ces différences homme-femme
« En étudiant les différentes formes de cette vitamine, nous pouvons dire que ces relations sont bien plus complexes que nous le pensions, indique le Dr Hassan Smith. Il est possible que la masse grasse soit liée à des taux importants de vitamine inactive, tandis que la masse maigre joue un rôle clé dans le métabolisme de la vitamine D et accroît les niveaux de forme active. Il est vital que nous comprenions mieux ces processus, et les mécanismes mis jeu pour être en mesure de supplémenter les patients afin d’améliorer leur force musculaire ».
Lors de prochains travaux, les chercheurs tenteront d’identifier les différences biologiques entre les hommes et les femmes capables d’expliquer leurs résultats, et mèneront des expériences en laboratoires.