En un demi-siècle, les fabricants de cigarettes ont fait évoluer la composition du tabac, avec des répercussions marquées sur la santé des consommateurs. Moins de goudron et plus de nitrosamine, pour le Pr Bertrand Dautzenberg, ces changements ont modifié le visage des maladies liées au tabac.
Intervenant lors du 17ème Congrès de pneumologie qui se tenait ce week-end à Lille, le pneumologue a expliqué que ces nouveaux dosages rendaient les cigarettes plus agréables. Le goudron est un facteur irritant pour la gorge. En 50 ans, les cigarettiers ont fait passer le taux de goudron de 40 mg à 10 mg alors que la quantité de nitrosamine a dans le même temps augmenté. Ainsi, les fabricants ont masqué les effets nocifs du tabac. Au bout du compte, des cancers plus cachés, plus profonds apparaissent.
Ecoutez le Pr Bertrand Dautzenberg, pneumologue à la Pitié-Salpêtrière: "En supprimant l'effet d'iritation et de toux qui était induit par la cigarette d'avant, on va faire d'autres types de cancer sans avoir eu les 10 années de toux et de crachat."
Mais selon le Pr Dautzenberg, le résultat est le même. En proportion, le tabac tue toujours autant. Seul changement observé, le diagnostic des cancers est devenu plus difficile pour les médecins.
Ecoutez le Pr Bertand Dautzenberg, pneumologue à la Pitié-Salpêtrière: "Les anciennes cigarettes et les nouvelles cigarettes tuent toutes les deux 50% des gens qui les fument... une maladie des petites bronches qu'on ne va diagnostiquer que si on interroge bien le patient..."