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Acrylamide : une substance cancérogène dans les biscuits pour bébés

Par Philippe Berrebi

Ils le jurent tous la main sur le cœur : la sécurité du consommateur est notre priorité. Mais dans les faits, les industriels de l’agro-alimentaire respectent-ils toujours leurs engagements ? Inutile de compter sur la Commission européenne pour répondre à la question. Ce sont bien souvent les organisations non gouvernementales qui s’en chargent. Elles viennent de prendre de grandes marques la main dans le paquet de biscuits.
« Selon une analyse indépendante de 25 biscuits pour enfants en bas âge commercialisés en France, l'acrylamide, classée comme cancérogène probable par l'OMS, a été retrouvée à une concentration de 226,1 microgrammes par kg dans les "P'tit Biscuit texture croquante et fondante" de marque Nestlé », rapporte une dépêche de l’Agence France-Presse relayée par vos quotidiens. Or, la valeur recommandée au niveau européen est de 200 microgrammes, rappellent Changing Markets, l'ONG environnementale WECF et le rassemblement de consommateurs SumOfUs.
Deux autres marques sont proches du seuil maximum. Les biscuits bio "Mes 1ers Biscuits Orange" de Picot, marque du groupe Lactalis, (198,3 microgrammes) et les "biscuits junior aux pépites de chocolat" de la marque Carrefour (192 microgrammes).

« L'acrylamide, explique l’European Food Safety Authority (EFSA), est une substance chimique qui se forme naturellement dans les aliments riches en amidon au cours des processus de cuisson à haute température, notamment la friture, la cuisson au four, le rôtissage mais aussi la transformation industrielle à plus de 120° C et faible humidité ». C’est ce mécanisme chimique qui confère une couleur dorée aux aliments et qui donne leur saveur, ajoute cette instance.

Face à ces résultats, Nestlé France avoue « sa grande surprise » compte tenu des analyses et des contrôles réalisés en interne.
Les ONG, elles, suggèrent que les nouveaux protocoles de la Commission européenne introduisent des limites contraignantes dans la fabrication des produits, notamment ceux destinés aux enfants. Un vote de la Commission doit intervenir en mars à ce sujet. Mais il ne semble pas que les Etats membres imposeront la moindre contrainte aux industriels.