Manger moins pour vivre plus longtemps. L'idée est de plus en plus répandue, mais elle fait l’objet d’un vif débat. Aux Etats-Unis, une équipe californienne teste une approche alternative. Elle consiste à mimer le jeûne tout en apportant un minimum de calories et nutriments à l’organisme. D’après la dernière étude, publiée dans Science Translational Medicine, ce système aurait la capacité de réduire les facteurs de risque associés au mode de vie et au vieillissement.
Pas plus de 1 100 calories
Le régime développé par l’université de Californie du Sud (Etats-Unis) est censé apporter les avantages du jeûne, sans ses inconvénients. Baptisé ProLon, il se compose de cycles mensuels de 5 jours durant lequel les participants se nourrissent des aliments proposés par le programme (barres énergétiques, soupes, boissons…). L’objectif : ne pas excéder 1 100 calories par jour tout en apportant les nutriments essentiels. De quoi placer l’organisme en état de sous-alimentation - provoquant le phénomène de cétose - sans les sensations désagréables du jeûne. Mais les effets sont-ils les mêmes ?
Après des résultats probants obtenus chez la suris et publiés précédemment, les créateurs du régime ont recruté 70 participants, pour évaluer la diète sur les humains. « La majorité d’entre eux présentait au moins un facteur de risque de maladie liée à l’âge », précise Min Wei, qui signe cette étude. L’essai clinique de phase II, qui a reçu le soutien des Instituts américains pour la santé, a duré 6 mois. Divisés en deux groupes, les volontaires ont soit testé le ProLon, soit conservé leur alimentation habituelle.
Des effets positifs
Les résultats semblent plutôt encourageants : de nombreux de facteurs de risque se sont améliorés au cours du suivi. Les participants ont perdu du poids et réduit leur tour de taille. La pression artérielle, le taux de cholestérol et les marqueurs d’inflammations ont également diminué. Ces données « indiquent que le régime va aider à prévenir et traiter le diabète, les maladies cardiovasculaires et le cancer », estime Min Wei.
Une conclusion peut-être un peu trop optimiste. De fait, il faudra confirmer ces données à l’aide d’études sur de plus larges groupes, et sur un plus long terme. Ce n’est qu’à ce prix qu’une autorisation de mise sur le marché par l’Autorité américaine des denrées alimentaires et des médicament (FDA) sera envisageable.
Qu’à cela ne tienne. Les chercheurs s’avancent tout de même et affirment que leur régime induit les mêmes modifications cellulaires que celles d’un jeûne prolongé, et cible ainsi le processus de vieillissement. C’est, en substance, ce qu’avaient montré les études précliniques sur la souris. Le régime cétogène, qui est déjà utilisé dans certaines pathologies, ne fait cependant pas l’unanimité dans la sphère médicale.