Pour la 2e année consécutive, les internes en médecine ont plébiscité le CHU de Nantes (Loire-Atlantique) pour la suite de leurs études, selon le classement du magazine What’sup doc. En 2016, la faculté de la région des grands Ducs de Bretagne devance Lyon, Montpellier-Nîmes, Rennes et Bordeaux. Pourquoi cette préférence ? La ville est agréable et à taille humaine, certes. Pour le Pr Pascale Jolliet, doyenne de la faculté de médecine de Nantes, c’est surtout la qualité pédagogique offerte aux futurs médecins qui fait la différence.
Comment expliquez-vous l’attrait du CHU de Nantes ?
Pascale Jolliet : Je crois que cet attrait tient à la qualité de la médecine et des soins délivrés à Nantes, la qualité de la recherche qui y est faite, et également à la qualité de la formation. Les étudiants sont très encadrés et nous avons à cœur d’installer un tutorat fort et "millefeuille". Depuis leurs plus jeunes années, les étudiants de 2e et 3e années sont encadrés par les externes qui sont eux-mêmes encadrés par les internes. Ces derniers apprennent à tutorer les plus jeunes mais aussi sont très bien suivis et managés dans leurs choix thérapeutiques par des seniors bienveillants, et très vigilants à ce que les internes aient tout de suite les bons réflexes.
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La faculté a aussi une autre marque de fabrique : le lien fort entre la recherche et la clinique.
Pascale Jolliet : C’est un point important. On ne dira jamais assez qu’il y a 3 notions importantes en faculté de médecine : la formation, la recherche et le soin. Et cette recherche est fondamentale et clinique, c’est une particularité nantaise. Nous avons été pionners dans le domaine de la recherche translationnelle qui va du très fondamental jusqu’au patient hospitalisé. Les chercheurs ici se baladent en permanence entre le laboratoire et le service clinique. Les patients en bénéficient très certainement, et les étudiants adorent ces retours en arrière possible et profitent de cette recherche clinique. Ils peuvent la vivre au quotidien avec les investigateurs, c’est une grande richesse.
Outre cette politique pédagogique, avez-vous adopté des mesures pour améliorer la qualité de vie des étudiants ?
Pascale Jolliet : Effectivement, nos étudiants sont assez contents. Il est toutefois difficile d’améliorer la qualité de vie des internes car ils travaillent beaucoup, même si nous respectons la réglementation du temps de travail. Je reconnais qu’ils ont du mal à trouver du temps pour leur vie privée.
Pour autant, dès les premières années d’études de médecine, nous essayons d’aménager des plages de temps libres pour que les étudiants puissent structurer leur temps de formation à leur manière, et ne pas être encombrés de cours obligatoires. Les nouvelles techniques pédagogiques comme les classes inversées permettent de leur laisser du temps pour préparer les cours indépendamment de la vie facultaire. Le deuxième point est que nos étudiants en 2e et 3e en difficulté dans un domaine donné savent qu’ils peuvent compter sur des tuteurs qui leur sont attribués, et qui les aident à passer ce cap difficile.