Reniflements, nez qui coule, éternuements et frissons de fièvre. Chaque hiver, c’est la même rengaine : les infections respiratoires font leur retour. A elle seule, la grippe a fait près de deux millions de victimes en cette saison 2016-2017. Ces infections coûtent cher au système de santé. Pour les éviter, une équipe internationale propose de se tourner vers la vitamine D. Elle réduirait en effet le risque de contracter ces infections hivernales, d’après la méta-analyse parue dans le BMJ.
A prendre en prévention
Cette revue de la littérature rassemble 25 essais cliniques, comptant un total de 11 000 participants. Une masse non négligeable que les auteurs ont analysé au cas par cas. Dans la majorité des études, un simple suivi a été réalisé sans conseil particulier. Les volontaires qui présentent les taux les plus faibles de vitamine D sont les plus vulnérables face aux maux de l’hiver. A l’inverse, une supplémentation semble bénéfique en prévention.
Prise sur une base quotidienne ou hebdomadaire, la vitamine D est associée à un risque d’infection respiratoire aiguë réduit de 20 %. L’intérêt est encore plus marqué pour les personnes qui présentent une carence en cette substance. La prise d’une supplémentation est associée à un risque réduit de 70 %.
« La plupart des personnes savent que la vitamine D est essentielle à la santé osseuse et musculaire. Notre analyse montre aussi qu’elle aide le corps à combattre les infections respiratoires aiguës », conclut Carlos Camargo, qui signe ces travaux. Mais la consommation de compléments alimentaires à base de vitamine D fait l’objet d’un vif débat dans la communauté médicale.
Non remboursée en France
Le directeur des Sciences nutritionnelles de Public Health England a d’ailleurs fait entendre son désaccord avec les auteurs de la méta-analyse. « Le niveau de preuve sur le lien entre vitamine D et infections n’est pas solide, et cette étude ne fournit pas des éléments suffisants pour recommander la vitamine D », estime le Pr Louis Levy, cité par le site gouvernemental NHS Choices.
En France, la Haute Autorité de Santé a tranché dès 2013, face à l’explosion des prescriptions. Seules trois indications sont considérées légitimes. Les autres personnes doivent payer les compléments de leur propre poche… ou trouver des alternatives alimentaires. Huile de foie de morue et divers poissons apportent des quantités élevées de vitamine D.