Présence de bactéries, corps étrangers, erreur d’étiquetage… Très régulièrement, les magasins sont obligés de retirer des rayons des produits non conformes, et pratiquent des rappels de lots auprès des consommateurs. L’an dernier, l’association de consommateurs CLCV a recensé 97 avis de rappels concernant 147 produits. Pour près de 6 sur 10, un danger biologique (présence de listeria ou Escherichia coli, par exemple) a été mis en avant.
Mais ce résultat « doit être supérieur puisque plusieurs distributeurs ne diffusent pas sur leur site Internet les rappels de produits », de même que les fabricants, déplore l’association. « Et pour corser le tout, les autorités compétentes (ministère en charge de l’Agriculture, de la direction générale de la Concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes et ministère en charge de la santé) ne communiquent pas l’ensemble des rappels », poursuit-elle.
Source : Etude sur les rappels de produits alimentaires, février 2017
La carte de fidélité privilégiée
Un manque d’information également constaté par les consommateurs qui réclament une meilleure diffusion de l’information, selon l’enquête réalisée par CLCV auprès de 1 000 personnes. Plus de trois-quarts des sondés estiment, en effet, être insuffisamment informés de ces rappels de produits, et un tiers considère que les avis ne sont pas assez clairs.
Ce sondage montre également que les médias, en particulier la radio, et les affiches en magasin sont les principaux moyens d’informations. Pourtant, comme le rappelle l’association « les médias diffusent principalement les avis de rappels pour les cas les plus graves et/ou d’ampleur vraiment nationale. Quant aux affichettes, elles ne sont pas forcément toujours très visibles ». Néanmoins, les consommateurs aimeraient voir ces canaux de communications se renforcer. Ils proposent notamment que les affiches soient placées à l’entrée et sortie des magasins, et pas seulement dans les rayons concernés, l’information pourrait également être donnée par annonce sonore ou sur les caddys et chariots.
Source : Etude sur les rappels de produits alimentaires, février 2017
Par ailleurs, une très grande majorité (77 %) des consommateurs se dit prête à accepter que les enseignes utilisent leur historique d’achats lié à leur carte de fidélité afin de les informer des rappels qui les concernent. « Notons qu’il est assez rare de constater que les consommateurs sont prêts à accepter une telle utilisation de leurs données personnelles », souligne CLCV.
Un site officiel unique
De son côté, l’association demande la création d’un site officiel unique qui recenserait l’ensemble des avis de rappels et auquel il serait possible de s’abonner. « Cet espace unique pourrait par exemple être créée par une administration publique voire inclus dans le portail unique de signalement des évènements sanitaires qui devrait être mis au service du grand public dès le 1e trimestre 2017 », soumet l’association.
Elle préconise aussi de mettre sur les affiches en magasin ou sites internet la photo des produits rappelés pour aider les consommateurs à savoir rapidement s’ils sont concernés. CLCV invite enfin les fabricants à indiquer les enseignes concernés par ces rappels et la localisation des magasins.