Le virus de la grippe aviaire inquiète la Chine. Les autorités du pays ont annoncé avoir découvert une mutation de la souche H7N9 chez plusieurs patients infectés au mois de janvier. Selon le quotidien Le Monde, cette mutation pourrait accélérer la propagation du virus chez les volailles, mais ne semble pas accroître le risque de transmission interhumaine.
Depuis le début de l’année, la Chine est confrontée à une épidémie d’influenza aviaire meurtrière. Depuis le début de l’épidémie, 87 personnes sont mortes, dont 79 pour le seul mois de janvier. Selon les estimations des autorités sanitaires, environ 40 % des malades infectées ne survivent pas à l’infection. En comparaison, le virus avait fait 20 à 30 victimes les années précédentes au mois de janvier.
Acheter des volailles congelés
A ce jour, le virus a été détecté dans 16 provinces du pays. Partout, la Commission nationale de planification familiale et de santé nationale a ordonné la fermeture des marchés de volaille. Dans la troisième plus grande ville de Chine, Guangdong, plus d’un tiers des volailles vivantes vendues étaient porteuses du virus, a rapporté ce week-end la presse officielle.
Et c’est justement cette habitude d’acheter des poulets ou canards vivants, « ou fraîchement abattus, qui a contribué à l’épidémie », a indiqué Ni Daxin, le directeur adjoint chargé des mesures d’urgence du centre de contrôle des maladies de Chine. De ce fait, les autorités demandent à la population d’acheter des animaux congelés. La congélation et la cuisson permettent en effet d’éliminer le virus et le risque de transmission à l’homme.
Plus létale que la grippe saisonnière
En revanche, le risque reste toujours important pour les marchands et personnes en contact prolongé avec les volailles. La mutation pourrait encore accroître ce risque s’accroit : « Avant la mutation, le virus H7N9 pouvait infecter les intestins et les voies respiratoires des poulets. Mais, après mutation, le virus peut évoluer à travers tous les organes », a expliqué Guan Yi, le directeur du centre de recherche sur les grippes et du laboratoire des maladies émergentes de l’université de Hongkong au quotidien South China Morning Post.
Des lors, si le nombre d’animaux infectés est en hausse, le risque que les hommes soient contaminés à leur tour augmente inéluctablement. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique que le temps d’incubation du virus est compris entre 1 et 10 jours. « Chez de nombreux patients infectés par des virus grippaux aviaire, la maladie présente une évolution clinique particulièrement brutale », ajoute l’agence onusienne. Les malades peuvent ainsi présenter une forte fièvre, une atteinte respiratoire grave, des douleurs abdominales accompagnées de vomissements et diarrhées, ou encore une défaillance simultanée de plusieurs organes. « Chez l’homme, le taux de létalité des infections dues aux virus des sous-types A(H5) et A(H7N9) est beaucoup plus élevé que celui de la grippe saisonnière », précise l’OMS.