Métro, boulot, dodo. Le lot de beaucoup de travailleurs. Mais pour certains, les trajets qui s’allongent, les heures supp’ qui s’empilent et les nuits de plus en plus courtes forment un cocktail mortifère. Parfois conscients qu’ils n’ont pas un mode de vie optimal, beaucoup ne mesurent cependant pas à quel point ils mettent réellement leur vie en danger. Jean-Denis Budin, interviewé par Ouest-France, tire la sonnette d’alarme. Il vient de publier Ne vous tuez plus au travail, un ouvrage nourri par les nombreux témoignages recueillis par le chercheur, fondateur du Credir.
Eteindre son portable en rentrant chez soi le soir. Aller se coucher quand le sommeil se fait sentir. Dormir le nombre d’heure dont on a besoin et se réserver du temps pour lire, sortir, flâner ou tout simplement ne rien faire. Des conseils de bons sens. Evidents au point qu’on se demande s’il est encore bien utile de les ressasser. Et pourtant. Parmi les 200 témoignages relatés anonymement dans le livre de Jean-Denis Budin, tous avaient oublié jusqu’à ces bases de l’équilibre psychique, émotionnel mais aussi médical.
L’épuisement professionnel n’est plus tabou, il inonde même les pages des magazines. Mais pour autant, la prise de conscience des principaux concernés n’est pas encore au rendez-vous. Une campagne de prévention sur l’alcoolo-dépendance montrait il y a quelques années des personnes, hommes et femmes de tous âges, qui, face caméra, expliquaient que celui qui avait un problème d’alcool c’était… l’autre ! Le voisin, le mari, le copain, le collègue, etc. La situation semble aujourd’hui un peu similaire pour le burn-out. Un déni qui peut coûter cher.
Coup de mou, déprime, voire dépression : les conséquences psychiques du burn-out sont mieux connues. Jean-Denis Budin insiste, lui, sur les AVC et les crises cardiaques. Les accidents de voiture aussi. L'équipe du Credir a développé un nouveau concept, le "syndrome des "3S" pour suractivité, stress prolongé et sommeil insuffisant". Syndrome qui peut être le déclencheur potentiel d'un cercle infernal contre lequel le livre se veut être "lanceur d'alerte", relève L’Express.