• CONTACT

QUESTION D'ACTU

Corée du Nord

Kim Jong-nam aurait été assassiné par un agent neurotoxique

Le demi-frère du président nord-coréen aurait été empoisonné par l’un des plus puissants agents neurotoxiques au monde, le VX.

Kim Jong-nam aurait été assassiné par un agent neurotoxique Kim Jong-nam (gauche) et Kim Jung Un (droit) / Shizuo Kambayashi, Wong /AP/SIPA




Les images ont tourné en boucle. Capturées pas les caméras de vidéosurveillance de l’aéroport, elles ont figé les derniers instants de vie de Kim Jong-nam, à Kuala Lumpur, en Malaisie. L’homme vérifie une dernière fois que son avion est bien à l’affiche, avant de se diriger vers le bon hall. Une femme vêtue d’un t-shirt blanc apparaît alors. La qualité de l’image est mauvaise mais on l’aperçoit, agrippant brièvement Kim Jong-nam et repartir aussitôt.

L’homme ne meurt pas sur le coup. D’abord, il cherche de l’aide dans l’aéroport, demande à être transporté à l’infirmerie puis à l’hôpital, où il n’arrivera jamais. Dans l’ambulance, Kim Jong-nam décède d’une crise cardiaque.

Le plus mortel des gaz

On connaît aujourd’hui l’arme du crime. Des experts malaisiens en toxicologie ont révélé ce vendredi que le VX, un agent neurotoxique interdit, avait été utilisé pour assassiner le demi-frère de Kim Jong Un. Il aurait été injecté par la femme en t-shirt à l’aide d’une seringue, qui affirmera par la suite qu'elle croyait participer à une caméra cachée.

Ce poison, dix fois plus puissant que du gaz sarin, l’un des plus mortels jamais produits au monde, a été fabriqué en masse pendant la guerre froide. Conçu par les Américains, il s’agit d’un composant organophosphoré indolore et inodore. A l'état pur, il ressemble à de l'huile de moteur. Il est suffisamment stable pour être transporté et difficile à détecter, un avantage pour un assassin potentiel.

Mais c'est un agent persistant, susceptible de contaminer des lieux pendant longtemps. « Il peut tuer un adulte de 70 kilos avec seulement cinq milligrammes sur la peau », indique ainsi Yosuke Yamasato, ancien principal de l'Ecole de chimie des forces terrestres d'autodéfense japonaises, cité par l’AFP. 

Arme de destruction massive

Le VX attaque rapidement le système nerveux. Une exposition à faible dose ne conduit pas nécessairement à la mort. Mais une contamination plus importante agit très vite. Une personne exposée à cette toxine peut ressentir en l'espace de quelques minutes des difficultés à respirer et des nausées. A haute dose, le VX peut entraîner une perte de connaissance, une insuffisance cardiaque ou un arrêt respiratoire.

Des antidotes existent, mais le traitement doit être immédiat. Pendant le première guerre d'Irak, des soldats américains transportaient des trousses avec un antidote injectable.

Des dizaines de milliers de tonnes de VX ont été fabriquées en série aux Etats-Unis - un stock finalement détruit à la fin des années 1980, quand la Guerre froide touchait à sa fin. Des fuites accidentelles ont été signalées aux Etats-Unis et au Japon. Le VX, dont les effets sont dévastateurs, n'a pas été souvent utilisé comme arme de guerre.

Des résidus trouvés sur un site suggèrent que l'ancien dictateur irakien Saddam Hussein pourrait avoir eu recours au VX parmi les substances chimiques répandues en 1988 sur la ville kurde de Halabja, où au moins 5000 personnes ont péri. En 1994, la secte japonaise Aum a utilisé du VX pour le meurtre d'un employé de bureau à Osaka et une tentative d'homicide sur deux autres personnes.

Le VX figure sur la liste des armes de destruction massive de l'ONU. Selon la Convention internationale sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), les pays doivent déclarer leurs stocks de VX et sont obligés de les détruire progressivement.

Vous aimez cet article ? Abonnez-vous à la newsletter !

EN DIRECT

LES MALADIES

J'AI MAL

Bras et mains Bras et mains Tête et cou Torse et haut du dos Jambes et pied

SYMPTÔMES