Alors qu'une grande majorité des femmes souffrent de fatigue après la pose de l'implant de stérilisation Essure, selon une association de patientes, la France a fait un choix. Marisol Touraine, ministre de la Santé, a décidé récemment de ne pas le retirer du marché et a annoncé la création d’un comité scientifique chargé d’évaluer la dangerosité des ces dispositifs médicaux. Sauf que l'affaire a pris, il y a quelques jours, une tournure internationale.
Décsion radicale
Le Brésil vient en effet d'ordonner le retrait du marché de l'implant de stérilisation Essure (Bayer), ainsi que la suspension de sa vente, de sa distribution et de son utilisation, à cause de graves effets secondaires du dispositif. La décision de l'Agence nationale de surveillance sanitaire (Anvisa) est entrée en vigueur le 20 février, selon un communiqué actualisé vendredi, détaillant l'existence de « preuves technico-scientifiques » motivant l'interdiction de l'implant, par ailleurs mis en cause dans d'autres pays.
Le produit « peut provoquer des modifications des saignements menstruels, des grossesses non désirées, des douleurs chroniques, une perforation et une migration du dispositif, une allergie et une sensibilité ou des réactions de type immunitaire, et a donc été considéré comme présentant un risque maximal », écrit ainsi l'agence.
240 000 implants en France
Pour rappel, près d'un million d'exemplaires de cet implant ont été vendus dans le monde depuis 2011, dont 240 000 en France, où l'association Resist a appelé en janvier les femmes à ne pas y avoir recours au nom du principe de précaution, en attendant les résultats d'études sur ses effets indésirables.
En France, les signalements d'effets secondaires concernant Essure sont passés de 42 en 2012, à 242 en 2015, puis 162 entre janvier et octobre 2016, selon l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM). D'après des investigations de l'ANSM en 2015, « les complications signalées relevaient de la pratique de pose et non du dispositif Essure en lui-même ». Sa pose a été encadrée et réservée à certains établissements par le ministère de la Santé