Encore indécis sur le nom de leur candidat pour l’élection présidentielle, une grande majorité de Français sont, en revanche, déterminés sur les raisons de ce choix. Pour 77 % d’entre eux, le programme santé devrait influencer leur vote, selon le dernier baromètre réalisé par Odoxa pour France Inter et le Figaro sur un échantillon représentatif de la population adulte, des médecins et des directeurs d’hôpitaux.
Et le message est clair : pas touche à notre système de santé. Huit Français sur dix estiment qu’il est le meilleur d’Europe (69 % des médecins, 68 % des directeurs d’hôpitaux). Avec une palme d’or pour l’hôpital qui recueille 86 % d’opinions favorables.
Un avis reçu cinq sur cinq par les prétendants à l’Elysée, notamment François Fillon. Celui qui promettait de casser la baraque lors de la primaire de droite se limite à aujourd’hui à vouloir changer deux ou trois meubles.
Néanmoins, cet amour du citoyen n’est pas aveugle. Plus d’un sur deux (54 %) se plaint des délais d’attente pour obtenir un rendez-vous chez un spécialiste et des dépenses non couvertes par l’assurance maladie ou les complémentaires (40%), souligne le quotidien.
Mais le sujet des déserts médicaux reste le point noir de l’accès aux soins. Les consommateurs (86 %) et les acteurs (83 % des médecins, 96 % des directeurs d’hôpitaux) de la santé sont unanimes : les règles de réparation des médecins ne prennent pas suffisamment en compte les besoins des patients. L’Etat devrait réguler, affirment les Français (81%) et les directeurs (87 %) là où une majorité de médecins (56 %) s’y opposent. Seuls les directeurs préconisent des mesures coercitives pour y parvenir, les autres populations interrogées optent pour des méthodes plus incitatives.
Question sacrifice, les assurés sont-ils prêts à en consentir ? Sur le papier, en tout cas, l’ère de la responsabilité individuelle a sonné. Plus de soins ambulatoires, moins d’arrêts maladie, davantage de génériques, l’ordonnance que le citoyen s’auto-prescrit est sévère. Près d’un sur deux (44 %) serait même d’accord pour que les patients qui ont une mauvaise hygiène de vie soient moins bien remboursés. Mais le refrain est connu : c’est toujours le voisin qui abuse.