La France reste un pays attractif pour la recherche clinique internationale. En 2016, 10 % des études mondiales ont été menées dans l’Hexagone, soit plus de 500 essais, indique une enquête de la Fédération des entreprises du médicament (Leem).
Avec plus de 16 600 patients inclus dans des essais cliniques en 2015 (contre 14 600 en en 2014), la France continue de compter parmi les grands acteurs de la recherche. Les patients français représentent plus de 8 % du nombre total des participants inclus dans des essais internationaux, contre moins de 6 % en 2014. Elle devance ainsi l’Allemagne, l’Espagne ou encore la Grande-Bretagne. « Cette augmentation est en partie due au plus grand nombre d’études cliniques de phases III et IV menées en France, qui incluent par définition plus de patients », explique le Leem.
Quelques progrès à faire
La dynamique de la recherche française semble surtout portée par la recherche en cancérologie. Un peu moins de la moitié des 507 études réalisées en France sont consacré à l’onco-hématologie. Suivent les études menées dans le domaine de l’infectiologie, la cardiologie et maladies métaboliques, la neurologie et psychiatrie et les maladies rares. Toutefois le Leem note un recul des essais précoces en 2015. Hormis l’onco-hématologie qui concentre à elle seule 90 % des essais, toutes les autres disciplines sont en recul.
Les délais de mise en place des études cliniques ont légèrement progressé en France. Le délai médian entre la soumission du dossier de recherche clinique à l’Agence nationale de sécurité du médicament et son autorisation par cette autorité est passé de 55 jours en 2014 à 57 jours en 2016. En parallèle, le délai médian de rendu d’un avis par les Comités de protection des personnes (CPP) demeure de 62 jours comme en 2014.
« La France reste encore pénalisée par la longueur des délais avant le démarrage de l’essai. Faute de moyens accordés à l’ANSM comme aux CPP, les délais administratifs risquent encore de s’allonger, d’autant plus que l’ANSM se voit confier, aux termes de la loi Jardé, de nouvelles tâches d’évaluation méthodologique, déplore le principal lobby pharmaceutique.
Impliquer davantage les patients
Le Leem recommande ainsi de réduire ces délais en donnant les moyens humains et financiers aux différentes instances sollicitées par les responsables des essais cliniques. Il préconise également de renforcer la formation en recherche clinique des professionnels de santé, et d’impliquer davantage les patients en concevant une plateforme d’information.
« L’attractivité de la France en matière de recherche clinique doit devenir un enjeu prioritaire pour le pays, assure Patrick Errard, président du Leem. Pour les patients, car l’accès rapide à l’innovation, y compris à des stades précoces de développement, est crucial. Mais aussi pour la vitalité de notre économie, car les pays à fort potentiel de recherche clinique auront un atout indéniable pour constituer les grands pôles industriels de demain ». Ce dernier espère que le prochain gouvernement fera de la recherche médicale l’une des ses priorités.