L’affaire révélée fin janvier avait suscité de nombreuses interrogations. Jean-Pierre Rouchy, hospitalisé à l’hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP) de Paris, avait été retrouvé mort, après 3 jours de « fugue » dans l’enceinte de l’hôpital. Un rapport de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), consulté par RTL, apporte des éléments d’explication. Ils sont accablants pour l’établissement hospitalier.
Jean-Pierre Rouchy avait été transféré le 25 janvier dernier à l’HEGP après un séjour à l’hôpital psychiatrique Sainte-Anne. Trois jours plus tard, il disparaît. A 7h40, l’infirmière constate que le patient n’est pas dans sa chambre. L’alerte ne sera donnée que 7 heures plus tard, révèle le rapport. Un délai difficile à expliquer et qui a peut-être coûté la vie à Jean-Pierre Rouchy, dont la famille a décidé de porter plainte pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger.
Les proches de la victime estiment qu’ils n’ont pas suffisamment été pris en considération lors des recherches. Le patient a été considéré d’emblée comme « fugueur ». Hypothèse à laquelle ne croyait pas la famille, le patient étant parti pieds nus de sa chambre. Le rapport constate aujourd’hui effectivement une « prise en compte insuffisante des proches », révèle Le Parisien.
C'est ensuite une accumulation de dysfonctionnements qui a scellé le sort du patient égaré dans cet hôpital labyrinthique, qui compte notamment plus de 5 000 portes ! Des portes qui n’auraient pas toutes été poussées par les agents de sécurité qui ont mené les 30 rondes organisées pour retrouver Jean-Pierre Rouchy. « Les services de sécurité, quand ils font une ronde, ils se contentent de regarder, surveiller dans les recoins mais ils ne poussent pas les portes, ils n’ouvrent pas les portes. La porte n’a été poussée que malheureusement trop tard, trois jours après », raconte Jean-Louis Rouchy, le frère de la victime, au micro d’Odile Pouget.
Le patient était en effet « prisonnier » derrière une de ces portes, un dispositif coupe-feu, qu’il n’est jamais arrivé à rouvrir. Comble de malchance, une caméra de vidéo surveillance étant présente dans cette zone de l’hôpital, mais une panne d’écran a empêché le PC sécurité de repérer le patient. La caméra continuera pendant trois jours à filmer l’agonie de Jean-Pierre Rouchy.
Des mesures seront prises à l’HEGP pour éviter qu’un drame similaire se reproduise. Des dispositifs de localisation pourraient notamment être proposés aux patients volontaires. Le système de vidéo-surveillance, dont les pannes étaient connues depuis septembre 2016, est, lui, redevenu fonctionnel. Les travaux avaient démarré le 30 janvier, rapporte Le Parisien. La veille du jour où le corps de Jean-Pierre Rouchy avait finalement été retrouvé sans vie.