Alors que la majorité des Français se disent en bonne santé, leur carnet de santé semble indiquer le contraire. Les premiers résultats de l’Enquête santé européenne-Enquête santé et protection sociale 2014 rapportent que plus de deux-tiers des plus de 15 ans en métropole se disent en bonne ou très bonne santé.
Mais pas moins de 40 % évoquent un problème de santé chronique et un quart se plaint d’être limité dans les activités quotidiennes.
Ces travaux menés par la Drees (Direction de la recherche, des études et de l’évaluation et des statistiques) et l’Irdes (Institut de Recherche et Documentation en Economie de la Santé) montrent que ces problèmes de santé varient beaucoup avec l’âge, ainsi que le milieu social des individus. Ainsi, les ménages d’agriculteurs ou d’ouvriers non qualifiés ont un état de santé bien plus dégradé que les cadres ou professions intermédiaires.
En revanche, ces catégories défavorisées seraient moins touchées par la dépression. D’après l’étude, environ 9 % des femmes et 5 % des hommes vivants en métropole présenteraient des symptômes dépressifs. Des proportions retrouvées dans d’autres études. Parmi ces Français, on compterait plus fréquemment des employés du commerce ou administratif que des artisans ou des cadres.
A l’échelle européenne, la France se situe proche de la moyenne. La déprime semble surtout concerner la Suède, le Portugal et la Hongrie.
Obésité et tabac
Cette étude s’est aussi intéressée aux facteurs de risques que sont le tabac et l’obésité qui exposent les Français à de nombreux cancers et pathologies cardiovasculaires. La moitié des 15 ans ou plus ont un indice de masse corporelle (IMC) dans la norme. Mais dans le même temps, 46 % sont en excès de poids, soit 31 % de personnes en surpoids et 15 % sont obèses.
Au niveau européen, « la France se situe dans une position favorable », notent les auteurs. En tout cas en ce qui concerne le surpoids, car l’obésité tend à se rapprocher de la moyenne européenne.
Sur notre territoire, ces situations de surpoids et d’obésité sont surtout observées dans les milieux défavorisés. Agriculteurs, ouvriers qualifiés ou non, artisans sont les plus exposées, à en croire ces travaux.
Du côté du tabac, la consommation des Français à de quoi inquiéter. En 2014, 28 % de la population de plus de 15 ans fument, dont 22 % quotidiennement, contre 24 % des Européens, dont 19 % tous les jours. Ce sont surtout les jeunes trentenaires qui s’adonnent à cette pratique. Avec les années qui passent, les aînés semblent délaisser la cigarette : à peine 1 senior de plus de 65 ans sur 10 fume encore.
Avec 30 % de fumeurs quotidiens, les ouvriers non qualifiés devancent toutes les autres catégories professionnelles. Ils sont suivis par les ouvriers qualifiés, les employés et artisans. A l’inverse, avec moins de 10 % de fumeurs, les agriculteurs ne semblent vraiment pas portés sur la cigarette.
Les prochaines études sur la fréquence du tabagisme montreront sûrement une baisse du nombre de fumeurs, du fait des différentes mesures prises pour inciter les fumeurs à arrêter comme le paquet neutre et la hausse du prix.