C’est une affaire bien sombre qui entache les urgences du centre hospitalier de Perpignan (Pyrénées-Orientales). Un homme de 56 ans est décédé dans le service. Son corps a été découvert le 23 février, à 3 heures du matin. Son demi-frère a porté plainte contre l’établissement, précise France Bleu Roussillon, à l’origine de cette révélation. Il accuse le personnel de ne s’être rendu compte du décès qu’après plusieurs heures.
Conséquence directe du dépôt de plainte, une enquête judicaire a été lancée. Mais l’établissement a lui aussi diligenté une inspection interne. Elle devra répondre à deux questions critiques : combien de temps l’homme a-t-il dû attendre dans le service des urgences et quelle prise en charge lui a été proposée ?
Car le quinquagénaire n’était pas inconnu de l’équipe chargée des soins. Il s’est rendu à l’établissement à trois reprises, trois jours de suite. Et pour cause : le patient souffrait d’artérite des membres inférieures, une affection chronique qui se caractérise par le rétrécissement du diamètre des artères des jambes.
Trois admissions successives
Selon France Bleu Roussillon, le Perpignanais a présenté trois « crises » successives. Le 21 février, il est pris en charge et passe la nuit en observation. Il revient le lendemain, avec les mêmes symptômes, et dort dans un local de la Croix-Rouge. Le troisième jour, les symptômes reviennent. Mais il est décédé avant qu’une prise en charge adaptée ne soit proposée.
Deux types de crises peuvent expliquer ce phénomène. Ce sont des complications connues de l’artérite des membres inférieurs. La sténose peut dégénérer et provoquer un arrêt circulatoire, qui se solde par une ischémie. Une embolie est également possible et la circulation du caillot sanguin dans l’organisme peut être mortelle si elle atteint le cœur ou le cerveau.