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Digestifs et hormono-dépendants

Obésité : un lien significatif avec onze cancers

Par Julie Levallois

Une dizaine seraient liés au surpoids, principalement ceux des organes digestifs ou hormono-dépendants. 

londondeposit/epictura

Le cancer est la deuxième cause de mortalité dans le monde. Parmi les facteurs de risque identifiés, l’obésité. L’épidémie planétaire participe, en effet, au développement croissant des tumeurs. Mais la surcharge pondérale pourrait, en réalité, avoir moins de poids qu’estimé jusqu’ici. Une méta-analyse, parue dans le British Medical Journal, suggère que la majorité des études sont d’une qualité discutable.

Avant de parvenir à cette conclusion, l’équipe de l’Imperial College de Londres (Royaume-Uni) a passé au peigne fin 200 méta-analyses sur la relation entre obésité et cancer, à travers plusieurs marqueurs du surpoids.

Sur les 36 cancers analysés dans la littérature, un lien significatif émerge dans 11 localisations seulement. Il s’agit, majoritairement, de cancers des organes digestifs ou de tumeurs hormono-dépendantes. Ces deux types de cancers sont connus pour être fortement influencés par l’adiposité.

Cibler les approches

Dans le détail, une association solide existe entre l’indice de masse corporelle (IMC) et les cancers de l’œsophage, de la moelle, ou encore des reins. Par exemple, pour chaque tranche de 5 points d’IMC en plus, le risque de cancer colorectal augmente de 9 % et celui de cancer des voies biliaires de 56 %.

En fonction du sexe, d’autres localisations peuvent émerger. Ainsi, la surcharge pondérale augmente la probabilité de cancer du côlon-rectum chez les hommes et de l’endomètre chez les femmes. Dans ce dernier cas, le risque grimpe de 21 % pour chaque augmentation de 0,1 dans le rapport taille-hanche.

Tous ces résultats doivent plaider en faveur d’une approche personnalisée de l’excès de poids, selon les auteurs. « Il est maintenant clair que prévenir l’excès de poids peut réduire le risque de développer certains cancers, juge le Dr Kostas Tsilidis. Il appelle les systèmes de santé à investir davantage dans la prévention… mais aussi les équipes de recherche à se montrer plus rigoureuse. Car la conclusion de la méta-analyse le souligne : trop peu de travaux aboutissent à un niveau de preuve solide. Résultat : « une incertitude substantielle persiste pour les autres formes de cancer. »

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