Ils ont une dent contre le gouvernement, dont ils digèrent mal la loi santé. Les chirurgiens-dentistes libéraux sont dans la rue ce vendredi pour clamer leur colère. En cause : le plafonnement des tarifs des prothèses que la ministre de la santé souhaite leur imposer.
La profession s’oppose en effet à un avenant conventionnel qui doit revaloriser un certain nombre d'actes de base (détartrages, caries…) en contrepartie d'un plafonnement des actes liés au prothèses.
Un arbitre désigné
Avec cette mesure, Marisol Touraine espère enrayer le renoncement aux soins en raison des coûts trop élevés des prothèses. En France, une personne sur cinq déclare renoncer à un soin dentaire à cause de son prix – c’est le secteur dans lequel les renoncements aux soins sont les plus nombreux, avec l’optique.
Avec l’Assurance Maladie, les négociations piétinent depuis plusieurs mois. Le 26 janvier, les représentants départementaux de la Confédération Nationale des Syndicats Dentaires (CNSD), 2e syndicat de la profession, ont voté à 99,88 % contre la signature de l’avenant. Ils ont ainsi emboîté le pas à la FSDL, premier syndicat. L’Assurance-Maladie proposait une enveloppe de 806 millions d’euros sur quatre ans. Les syndicats en demandaient 2,5 milliards.
Pour sortir de cette impasse, un arbitre a été désigné. Il doit remettre sur la table de nouvelles propositions, qui s'annoncent moins avantageuses pour les professionnels. Les dentistes voient dans cette désignation un « chantage » mis en place par la ministre pour pousser les professionnels à signer le texte.
"Le début de la contestation"
« Le 3 mars 2017 marquera le début d’une période de contestation du système que les chirurgiens dentistes libéraux refusent unanimement désormais de cautionner et qu’ils dénonceront aux yeux de la population », avait prévenu le rassemblement des syndicats dans un communiqué publié le 6 février.
Le 27 janvier, entre 3000 et 5000 étudiants chirurgiens dentistes avaient déjà manifesté à Paris. Une manifestation a eu lieu dans la capitale ce vendredi mais la grève atteint toute la France. Un cabinet sur deux devait fermer.