Les dermatologues réagissent à leur tour. Leur syndicat (1), déplore la suspension de l'anti-acnéique Diane 35. Le Sndv regrette que l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) ait eu « une réaction plus politique que scientifique ».
« Sur les informations disponibles, il n'y a aucune raison de suspendre Diane 35. Notre souci, c'est que l'ANSM fasse le pompier, se contentant d'éteindre l'incendie parce qu'il y a eu une plainte. Cette décision relève de la désinformation » , estime le président, le Dr Luc Sulimovic.
Une contestation de plus de la décision de l'ANSM de suspendre Diane 35. Dans un entretien accordé fin janvier à pourquoidocteur, le Pr Brigitte Dreno, dermatologue au CHU de Nantes, confiait que la suspension de Diane 35 ne posait pas de problème dans le traitement de l'acné mais compliquait la tâche lorsque ce médicament servait également de contraceptif.
Des doutes également émis par d'autres spécialistes. Le syndicat des gynécologues (Syngof) exprimait début février ses réserves sur la suspension de ce médicament. La substitution de Diane 35 par des produits inoffensifs ne sera pas facile, tout médicament comportant des risques, faisaient valoir les médecins.
Un point de vue également défendu par Michèle Delaunay, ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l'Autonomie. Cette dermato-cancérologue laissait entendre il y a une semaine que la décision de suspendre Diane 35 était pour le moins brutale. «Si nous interdisions, tous les médicaments qui ont été à l'origine en 20 ans de cinq accidents, notre pharmacopée ne serait pas très large .»
Avec ces réserves, plusieurs médecins et observateurs regardent du côté de l'Agence européenne du médicament (EMA) qui doit statuer sur la décision de suspension de la France. En tout cas, le Dr Luc Sulimovic « prend le pari. Je suis certain que l'EMA va retoquer la demande de l'ANSM » affirme-t-il.
(1) Syndicat national des dermato-vénéréologues (SNDV)