Unis dans l’adversité. C’est un peu le mot d’ordre de la journée de grève de la fonction publique, ce 7 mars. Ses trois secteurs – Etat, territoires, hôpital – se sont rassemblés dans la rue autour d’un slogan commun : « je suis une richesse ». Tous les employés se plaignent d’une dégradation des conditions de travail. La santé n’est pas en reste.
Les infirmiers se situent en tête de pont de ce mouvement de protestation. Ils signent leur 3e mobilisation en quatre mois. L’objet de leur grogne : les multiples plans d’économie réalisés à l’hôpital. En cause, l’épuisement d’une grande part de la profession, mais aussi l’absence de reconnaissance et de valorisation des actes exercés en libéral.
« La santé n’est pas une dépense, c’est un investissement, martèle dans 20 minutes Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT en charge de la fédération santé et action sociale. La Sécurité sociale et le système de protection sociale dans son ensemble ont permis à la France de mieux traverser la crise née en 2008. » Comme la CGT, le syndicat FO réclame la fin de la suppression des lits et une défense active du système de sécurité sociale.
Des économies excessives
A l’hôpital, la fusion des hôpitaux en Groupements hospitaliers de territoire (GHT) fait toujours grincer des dents. FO dénonce une « déstructuration » des soins qui menace la qualité des actes. Si on y ajoute le plan d’économies de 3,5 milliards d’euros, il y a de quoi comprendre la colère des soignants. En Normandie, les syndicats des CHU de Rouen (Seine-Maritime) et Caen (Calvados) ont eux aussi appelé à la grève. Ils ont reçu le soutien du maire de Dieppe et conseiller régional, Sébastien Jumel.
Conditions de travail dégradées, salaires insuffisants, CDD trop fréquents… Les plaintes sont nombreuses. Le bilan n’est pas tellement plus brillant dans les services de la Sécurité sociale. On y déplore la baisse régulière des effectifs, la fermeture de centres de proximité avec pour conséquence l’augmentation des délais de remboursement.