Jusqu’au bout, le ministère de la Santé poursuivra sa lutte contre le tabac. Le cabinet de Marisol Touraine a prévu d’augmenter une dernière fois les prix du paquet de cigarettes, selon RTL. Cette augmentation sera toutefois symbolique puisqu’elle ne devrait pas dépasser les 10 centimes, et qu’elle ne concernera pas l’ensemble des produits disponibles sur le marché français.
La moitié des marques en vente sont visées. Cette mesure ne concernera, en effet, que les cigarettes dites « de premier prix », à savoir celles dont le tarif avoisine 6,50 euros le paquet. En ciblant les produits les plus abordables, le ministère espère limiter l’accès des jeunes au tabac.
Un bras de fer
Car parmi les 16-25 ans, quatre personnes sur dix sont fumeuses régulières, selon le Comité national contre le tabagisme (CNCT). A l’âge de quinze ans, un quart des jeunes sont accros. « Ce pourcentage place notre pays au 18e rang européen (sur 27), avec un tabagisme chez les jeunes plus élevé qu’en Grèce, au Portugal ou en Pologne », illustre le Comité. Un chiffre d'autant plus inquiétant que l'immense majorité des mineurs se fournit directement auprès du buraliste.
Mais Marisol Touraine semble aussi poursuivre sa stratégie qui vise à frapper consommateurs et fabricants au porte-monnaie. Car les producteurs n’auront guère le choix : soit ils répercutent cette hausse sur le prix au détail, soit ils rognent leurs marges. L’industrie du tabac semble décidée à résister dans ce bras de fer.
Des précédents coûteux
Avant d’acter la hausse des prix, Marisol Touraine devra obtenir l’accord du ministère du Budget, ou un arbitrage du Premier ministre. Ça n’est pas la seule mesure déployée en ce début d’année. Fin janvier, elle a annoncé l’interdiction de plusieurs marques de cigares et cigarettes. En cause : leur dénomination, qui confère une image trop attractive au produit.
Les industriels pourront toutefois modifier leur nom au profit d’un autre, moins séducteur. Les industriels ont jusqu'à un an pour modifier l’appellation de ces produits ou en supprimer la commercialisation. Le délai s'allonge à deux ans pour les fabricants de cigares.