Les fans de Johnny Hallyday sont inquiets. L’idole des jeunes a annoncé ce mercredi 8 mars qu’il souffrait d’un cancer. « Alors je vous rassure, je vais très bien et suis en bonne forme physique, a-t-il écrit sur Facebook, ajoutant qu’on lui avait « effectivement dépisté il y a quelques mois des cellules cancéreuses » pour lesquelles il est actuellement traité à Los Angeles (Etats-Unis) où il vit avec sa femme et ses deux enfants.
Si le chanteur de 73 ans ne précise pas la nature de sa maladie, les rumeurs évoquent un cancer du poumon. Des informations confirmées par ses proches comme Jean-Claude Darmon, interrogé sur RTL soir ce jeudi. Au micro de Marc-Olivier Fogiel, l’homme d’affaires a confié que Johnny « a été un peu sonné par cette annonce », d’autant qu’il avait arrêté de fumer « il y a longtemps ». Sonné mais pas vaincu, son ami intime a assuré que l’artiste a « déjà fait reculer la maladie ».Dans l'immédiat, le chanteur suit une chimiothérapie à Los Angeles.
Sans commenter ce cas, le Pr Bruno Housset, chef du service de pneumologie au centre hospitalier intercommunal de Créteil (Val-de-Marne), explique à Pourquoidocteur que quelque soit l’âge, les patients peuvent bénéficier de tous les traitements anticancéreux actuellement disponibles. « L’âge ne fait rien à l’affaire. On prend en charge les sujets âgés de la même façon que les plus jeunes car des études ont montré qu’il n’y avait pas de raison de baisser les bras face à des patients âgés », indique le spécialiste. Ce dernier souligne toutefois qu’il faut tenir compte des comorbidités, « qui peuvent gêner l’application des traitements ».
Un cancer au pronostic sombre
En France, chaque année, le cancer bronchique touche 45 000 personnes, (deux tiers d’hommes), et en tue plus de 30 000. Pour plus de 10 000 cas, les malades ont plus de 75 ans. Une proportion qui croit au fil des ans, selon la littérature scientifique.
Outre l’incidence qui augmente avec l’âge, le nombre de décès est aussi plus important chez les aînés. Le taux de mortalité chez les hommes de 65 est ainsi deux fois supérieur à celui des homme de 50 à 64 ans. Résultats : les taux de survie des malades âgés sont bien moindres que ceux des générations suivantes. Dix ans après le diagnostic, 5 % des 75 ans et plus sont encore en vie, contre 17 % chez les 15-44 ans. « Ce pronostic très sombre est lié à la longue latence du cancer, diagnostiqué à un stade tardif », explique l’Institut nationale du cancer.
Mais aujourd’hui, le tableau semble s’éclaircir notamment avec l’arrivée des nouvelles thérapies. « Il y a eu une révolution dans le cancer avec l’identification de mutations qui permettent l’utilisation de thérapies ciblées. Ces traitements concernent 10 à 20 % des malades. Ce n’est pas la majorité mais chez ces patients on peut voir des réponses spectaculaires et prolongées, souligne le pneumologue ».
Autre espoir : l’immunothérapie, un médicament qui stimule les défenses immunitaires pour éliminer les cellules cancéreuses. Des évolutions thérapeutiques qui profitent à tous les patients, assure le Pr Housset.