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Baromètre

Burn-out : 4 artisans sur 10 du BTP exposés

Par Anne-Laure Lebrun

Les artisans du bâtiment sont soumis à des rythmes de travail qui s’intensifient et qui fragilisent leur santé. Ils se disent plus stressés et fatigués. 

ilfede/epictura

Stress, fatigue, trouble du sommeil, burn-out… L’état de santé des artisans du bâtiment se détériore, à en croire le dernier baromètre de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb).
Une 3e édition, réalisée auprès de 2 336 artisans, qui confirme que ces professionnels « sont soumis à une intensification de leurs rythmes de travail et à des facteurs de stress qui se répercutent sur leur vie personnelle et leur hygiène de vie ».

En effet, plus d’un tiers estime ne pas être en bonne santé et plus de la moitié rapporte travailler plus de 50 heures par semaine mais également le week-end. Un surinvestissement qui empiète sur leur vie personnelle et les empêche d’être suffisamment disponible pour leur entourage.

Plus préoccupant, cette surcharge de travail provoque un stress important chez 6 artisans sur dix. Presque autant se disent fatigués, et près de trois-quarts rapportent souffrir de troubles du sommeil. Des conditions de travail et de vie difficiles qui favorisent l’épuisement professionnel : environ 40 % déclarent avoir été ou sont peut-être actuellement victimes de burn-out, et 8 % ont souffert de dépression en 2016.

Des artisans peu suivis médicalement

Selon le baromètre Capeb, les causes de cette nouvelle détérioration sont multiplies. Si les professionnels du BTP pointent d’abord le poids de l’administratif, les charges de travail trop importantes et le manque de visibilité sur l’avenir sont aussi mises en avant. Un stress qui s’accompagne d’un fort sentiment de solitude.  Un artisan sur deux déclare avoir besoin de soutien).

Pourtant, la profession fait peu appel au médecin. Ce sondage révèle que le suivi médical des artisans « reste préoccupant car quasi inexistant ». Plus de la moitié indique consulter leur praticien à de très rares occasions. Ils sont nombreux à évoquer le manque de temps pour justifier ce manque de suivi.

« Les résultats inquiétants de ce baromètre sont à mettre en parallèle avec les résultats économiques du secteur du bâtiment : les conséquences de 4 années de recul consécutif de l’activité économique ont impacté la santé et le moral des chefs d’entreprise artisanale du bâtiment, souligne Patrick Liébus, le président de la CAPEB. Le retour de la croissance constaté fin 2016 devrait permettre une diminution des facteurs de stress et générer des embauches qui viendront, nous l’espérons, soulager progressivement les chefs d’entreprise ».