Installés tranquillement dans leur landau, les enfants seraient les premiers à inhaler tous les polluants environnementaux relargués par les pots d’échappement, alerte une étude publiée dans Environmental Health.
Réalisés par l’université de Surrey (Royaume-Uni), ces travaux ont pour objectif de montrer ce que respirent les bébés promenés en poussette lorsqu’ils accompagnent leur frères ou sœurs sur le chemin de l’école, ou en attendant le bus. Pour se faire, les chercheurs ont équipé des poussettes de capteurs à particules fines (PM 2,5) et autres toxiques produits en grande partie par l’automobile.
Le trajet choisi mesurait environ 3 km. Il comptait 4 intersections et plusieurs arrêts de bus. Après avoir effectué une soixantaine de voyages équivalent à 87 km, les scientifiques ont noté que les lieux d’exposition les plus dangereux sont les feux rouges et les arrêts de bus.
Couvrir les poussettes
Les analyses révèlent également que le moment le plus critique pour les enfants est le matin. La concentration de particules fines, comme les PM 2,5, était 30 % plus élevée le matin que l’après-midi, reflétant ainsi un trafic routier plus intense en début de journée. A l’inverse, la concentration des plus grosses particules (PM 2,5 à 10 microns) était 70 % plus importante l’après-midi que le matin. Ainsi, l’étude suggère que les bébés en poussette sont deux fois plus exposés à des molécules nocives le matin qu’en fin de journée.
« Les travaux précédents ont monté que les jeunes enfants sont de loin les plus vulnérables à la pollution que les adultes, du fait de leur immaturité, organes en développement et faible poids, rappelle le Dr Prashant Kumar, auteur de cette étude. Ces résultats permettent de donner un aperçu aux familles qui amènent les enfants à la crèche ou à l’école à pied. Ces enfants sont surtout à risque d’inhaler du fer, de l’aluminium ou de la silice qui forment, ensemble, des particules de différentes tailles ». Pour protéger les enfants, les chercheurs conseillent aux parents de couvrir les landaus avec des linges ou une protection de pluie.
En début de semaine, un rapport de l’Organisation mondiale de la santé a à nouveau sensibilisé le grand public l’impact de la pollution sur les enfants. L’agence onusienne estime que chaque année 570 000 enfants meurent d’infections respiratoires attribuables à la pollution de l’air intérieur et extérieur, ainsi qu’au tabagisme passif.