A Besançon, l’affaire de l’ « anesthésiste empoisonneur » s’alourdit. Selon l’Est Républicain, les juges d’instruction vont demander à des experts d’examiner, en plus des sept faits d’empoisonnements déjà retenus, une quarantaine d’autres cas survenus en bloc opératoire. La moitié de ces cas suspects étaient mortels, précise le quotidien.
Ces experts judiciaires, indépendants de l’Agence régionale de santé, seront sollicités afin de comprendre les circonstances de ces événements, et s’ils sont le fruit d’une erreur médicale ou d’un acte malveillant.
"Pas un accident"
Le médecin de 45 ans est suspecté d'avoir empoisonné sept patients, dont deux sont morts, entre 2008 et 2017 à Besançon (Doubs). Selon le parquet, ces cas ne relèvent « pas d’un accident », mais « d'actes volontaires de nature à entraîner la mort ». L’homme a été placé sous contrôle judiciaire pour « empoisonnements avec préméditation ».
Ce dernier, interdit d'exercer sa profession et dans l'obligation de verser une caution de 60 000 euros, conteste catégoriquement les faits qui lui sont reprochés. Le crime d'empoisonnement avec préméditation est passible de la réclusion criminelle à perpétuité.
Bien que rare, le cas de ce praticien n’est pas unique. Récemment au Japon, une enquête a été ouverte pour la mort de 46 personnes par empoisonnement dans un même hôpital. En Angleterre, un infirmier a été condamné pour avoir assassiner des patients. Contacté par Pourquoidocteur, le Pr Michel Bénézech, psychiatre et criminologue, estime que « ces tueurs agissent très souvent par compassion et sont persuadés d’avoir le droit de vie ou de mort sur leurs victimes ».
