Les professionnels de la filière du foie gras française connaissent un nouveau coup dur. Les Français ont acheté 4 836 tonnes de foie gras en grande surface en 2016 contre 5 336 en 2015. Cette baisse constitue une chute de 9,3 %, en raison d’une « offre réduite » due à la grippe aviaire, explique le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (CIFOG).
En valeur, le recul des ventes n’est toutefois que de 1,9 % sur l’année 2016, a précisé le CIFOG, selon lequel « 3,7 millions de canards » ont été abattus depuis fin 2016 dans le Sud-Ouest de la France (2,3 millions à titre préventif et 1,4 million dans les exploitations touchées par le virus H5N8). Pour rappel, la zone d'abattage préventif des animaux vient d'être étendue une nouvelle fois, passant à 609 communes.
250 millions d'euros de pertes
Comme motif d'espoir, le CIFOG prévoit un redémarrage d’activité des élevages dans le Sud-Ouest en « mai », après « nettoyage et désinfection » des exploitations « d’ici le 31 mars ». « Pour l’instant, la production est à l’arrêt dans la quasi-totalité des Landes, du Gers, des Pyrénées-Atlantiques, ainsi que dans une partie des Hautes-Pyrénées et du Lot-et-Garonne », qui n’est pas stabilisé, a-t-il souligné dans des propos rapportés par l'Agence France Presse (AFP).
402 foyers de la maladie dans les élevages et 49 cas dans la faune sauvage ont en effet été confirmés à ce jour par le ministère de l'Agriculture. Le département des Landes reste le plus touché avec 236 foyers. Au total, le CIFOG estime à 6 millions le nombre de canards qui ne peuvent être mis en production depuis le début de l’épizootie de grippe aviaire (épidémie animale non transmissible à l’homme) transmise par le virus H5N8.
Ce sont donc « 9,7 millions de canards perdus pour la production française de foie gras » conclut le CIFOG qui estime à « plus de 250 millions d’euros » les pertes pour l’ensemble de la filière.
Des agriculteurs entrent en résistance
Des éleveurs de volailles du Lot-et-Garonne se dressent contre l’abattage massif des animaux. Le lundi 27 février, la Chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne et le syndicat Coordination rurale ont indiqué dans un communiqué commun leur refus d’instaurer le confinement des palmipèdes.Dans ce département peu touché par la grippe aviaire (10 foyers d’influenza aviaire H5N8 ont été signalés au 24 février), le président de la Chambre d’agriculture, Serge Bousquet-Cassagne, et du syndicat Coordination rurale Patrick Franken, ont décrété « unilatéralement » le déconfinement des animaux, « ce qui aura pour conséquence d'éviter les abattages intempestifs » d’animaux sains.