Le bénévolat aide à rester jeune et actif, rapporte une étude de l’université Ghent (Belgique) parue dans Plos One. D’après les chercheurs, les hommes et les femmes qui donnent gracieusement de leur temps à des associations sportives, culturelles ou de lutte contre la pauvreté sont en meilleure santé que le reste de la population.
Le doctorant Jens Detollenaere est parvenu à ces conclusions après avoir scruté l’état de santé de 43 000 habitants de 29 pays d’Europe. Près d’un quart d’entre eux ont réalisé des activités bénévoles au cours des 12 derniers mois.
« Cette proportion est hétérogène en Europe, indique l’auteur. Alors qu’en Allemagne, aux Pays-Bas et en Norvège plus de 40 % de la population est bénévole, en Bulgarie, Hongrie et Lituanie, à peine 10 % des gens sont engagés dans des associations au moins une fois tous les 6 mois ». Le chercheur précise également que les volontaires sont souvent des hommes croyants et ayant un haut niveau d’études.
Et il apparaît que ces volontaires sont en bien meilleure santé que les autres. En effet, ils ont une forme équivalente à un non-volontaire 5 ans plus jeune. Autrement dit, un bénévole de 50 ans a une aussi santé qu’un non-bénévole âgé de 45 ans. Un impact positif observé même après voir pris en compte des facteurs influençant l’état de santé comme le sexe, le niveau d’éducation ou encore le poids et le lieu de vie.
Des analyses complémentaires révèlent que cette association entre le bénévolat et la santé est indirectement liée au revenu. Jens Detollenaere montre en effet que les bénévoles ont souvent un salaire plus important que les non-bénévoles, ce qui, de fait, contribue à un meilleur état de santé. « Ce résultat corrobore des travaux précédents suggérant que les activités bénévoles inscrites sur le CV génèrent plus d’opportunités d’emploi, en particulier pour les immigrés », explique l’auteur principal.
Bon pour le moral et le cerveau
Néanmoins les chercheurs belges évoquent d’autres pistes d’explications. « D’une part, le bénévolat améliorerait l’accès à des ressources psychologiques comme l’estime de soi et le sentiment d’efficacité personnelle, mais également des ressources sociales telles que l’intégration et le soutien, décrit le Pr Sara Willems. D’autre part, le bénévolat acroît les activités physiques et cognitives, ce qui protège contre le déclin et la démence lié au vieillissement. Enfin, les recherches en neurosciences rapportent que le bénévolat favorise la libération d’hormones liées à l’attachement et aux soins, l’ocytocine et la progestérone, et qui régulent le stress et l’inflammation ».
De fait, plusieurs études ont montré les bienfaits du bénévolat sur les capacités intellectuelles des volontaires, notamment des seniors. En octobre dernier, des travaux ont indiqué que les seniors les plus engagés dans des organisations de charité ont un risque de développer des troubles cognitifs réduit de 27 %. Des bienfaits visibles quelque soit l’âge auquel on s’engage dans des associations. Tellement convaincus des bienfaits de ces activités, les chercheurs de l’université d’Arizona recommandaient qu’elles soient prescrites par des gériatres.
« Faire du bénévolat permet à un retraité de sortir de chez lui, de rencontrer de nouvelles personnes, de s’épanouir dans de nouveaux projets… et de se sentir utile », souligne France Bénévolat sur son site internet qui recense plus de 20 millions de bénévoles dans le pays.