A bord de la Station Spatiale Internationale (ISS), Thomas Pesquet fait rêver des millions de Français. Mais ce voyage de six mois dans l’espace n’a rien de reposant pour l’astronaute. S’il régale les internautes avec ses photos de la Terre vue du ciel, il fait bien plus que capturer de beaux paysages. Le 10 mars, le Français a chaussé ses baskets pour faire visiter la salle de sport de l’ISS, via une vidéo postée par l’Agence spatiale européenne (ESA) sur YouTube.
« La meilleure vue du monde »
Vélo d’appartement, tapis de course, appareil de musculation… Chaque jour, c’est un programme précis que suit Thomas Pesquet. Il doit, en effet, pratiquer 2 heures et demi d’activité physique au quotidien, en plus de ses divers projets de recherche. Les machines sont adaptées à un milieu non seulement étroit, mais aussi soumis à une microgravité. Elles ont donc un profil particulier. Ainsi, le vélo d’appartement s’utilise sans siège et le tapis roulant est en position horizontale.
Le clou du spectacle, c’est sans aucun doute l’appareil de musculation de l’ISS, qui combine plusieurs activités en un seul dispositif. Avec un avantage à la clé pour les astronautes en mission : une vue imprenable. « Juste en dessous de mes pieds, c'est la Cupola, avec vue sur la Terre, explique Thomas Pesquet. C'est la salle de sport avec la meilleure vue du monde ! »
Ceinture noire de judo et adepte de plongée, l’astronaute français a l’habitude d’entraîner son corps. Mais sa mission à bord de l’ISS rend l’exercice particulier. Pendant six mois, Thomas Pesquet n’aura aucune contrainte sur les muscles habituellement sollicités.
Des muscles oubliés
Comme l’explique l’Agence spatiale canadienne, certains muscles sont sollicités en permanence pour contrer l’effet de la pesanteur. « Ces muscles, couramment appelés les muscles antigravifiques, sont les gastrocnémiens (muscles des mollets), les quadriceps et les muscles du dos et du cou, précise le site de l’Agence. Comme les astronautes travaillent en microgravité, une très faible contraction musculaire suffit pour que les muscles soutiennent leurs corps et leur permettent de se déplacer. » Il est donc nécessaire de les renforcer. Pour cela, l’appareil de musculation peut simuler jusqu’à 272 kg de force.
« Dans l'espace, on flotte toute la journée, il y a beaucoup de muscles dont on se sert pas : les muscles du dos, les muscles des cuisses, explique le voyageur de l’espace. On doit donc limiter la perte osseuse et musculaire. » En effet, les astronautes perdent 20 à 30 % de leur masse musculaire au cours d’un séjour spatial.
Une batterie de tests
Tous ces effets sont bien connus et font l’objet d’études. Dès la phase de préparation, Thomas Pesquet a dû se soumettre à un régime de quatre heures d’activité physique quotidiennes. Il a aussi mesuré sa masse musculaire à l’aide d’une machine nommée MARES. Il subira des tests à son retour, comme nombre de ses collègues.
Autre sujet d’analyse, le cœur de nos astronautes. Car dans l’espace, l’organe vital a tendance à s’atrophier. Les conséquences du retour sur la santé cardiovasculaire sont encore mal connues.