L’absence de vaccination continue de faire des victimes. La Roumanie déplore déjà 17 décès liés à la rougeole. L’épidémie, qui a démarré en 2016, fait des ravages dans ce pays d’Europe de l’Est. 3 196 cas ont été confirmés au dernier bilan. En 2015, seuls 7 cas étaient survenus.
C’est bien la couverture vaccinale qui est en cause dans cette épidémie. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande que 95 % de la population d’un pays soit immunisée contre les virus responsables de la rougeole. Cela permet de conférer une immunité collective. Mais en Roumanie, 80 % des enfants ont reçu une dose et seulement 50 % ont reçu les deux injections nécessaires.
D’après le ministère roumain de la Santé, les causes de cette vaccination insuffisante sont multiples. Pauvreté et manque d’accès aux soins sont aggravés par l’hésitation vis-à-vis du geste vaccinal. Résultat : la Roumanie représente l’immense majorité des cas signalés en Europe, d’après les Centres européens pour le contrôle et la prévention des maladies.
La France fait à peine mieux en matière de protection contre la rougeole. Selon les données de Santé Publique France, deux tiers des enfants de 18 mois ont reçu deux doses, 89 % une dose. C’est loin d’être suffisant. Résultat : 44 cas ont été diagnostiqués en Moselle depuis la fin du mois de janvier.
« Un acte solidaire »
Ailleurs en Europe, les virus connaissent une forte résurgence, y compris chez nos voisins plus proches. 70 cas ont été signalés en Belgique, autant en Suisse. Une expansion large qui s’explique à la fois par l’absence de vaccination et les voyages. Le virus se transmet, en effet, par contact direct et par voie aérienne.
« Pour les voyageurs, la vaccination n'est pas uniquement un acte personnel servant à se protéger soi-même ou ses enfants, c'est aussi un acte solidaire pour éviter la transmission de maladies dans le monde entier », rappelle ainsi la plateforme MesVaccins.net.
Si la plupart des cas touchent des enfants, les adultes ne sont pas épargnés. Or, ils sont plus à risque de complications graves (encéphalites, pneumonies) et de décès. Pour rappel, la vaccination est recommandée de 1 à 4 ans. Au-delà de ce délai, un rattrapage est possible mais les injections ne sont remboursées qu’à hauteur de 65 %.