Pour la première fois depuis plus de dix ans, les Français ont réduit leur consommation de médicaments achetés en pharmacie en 2012. Ceux remboursés, mais également ceux qui ne sont pas soumis à prescription. Un bilan dressé par Celtipharm , une société de recueil d'informations et qui dispose d’un panel de 3 004 pharmacies suivies en temps réel. Cette tendance à la baisse corrobore les derniers chiffres fournis par l'Assurance Maladie.
En 2012, les remboursements de médicaments par l'Assurance Maladie ont chuté à -0,9% après une progression de +1,2% en 2011. Un résultat qui s'explique par un net ralentissement du volume, un important effet des baisses de prix (-3,5 point) et un fort effet générique (-1,8 point), notamment grâce à la mesure tiers-payant contre générique mise en place à partir de la seconde moitié de l'année.
La décélération durable des dépenses de médicaments semble bien amorcée. Après des taux annuels de remboursement oscillant entre +7 et +9% au début des années 2000, ils sont descendus à 2% en 2009 et 2010 et -0,2 % en 2011 (données hors rétrocession hospitalière). Ainsi, en 2011, près d'1 milliard d'euros d'économie a été réalisée grâce aux actions mises en oeuvre.
Plusieurs facteurs peuvent là aussi expliquer la baisse des volumes de médicaments de ville consommés en 2011.
Les actions mises en oeuvre par les autorités sanitaires et par l'Assurance Maladie depuis plusieurs années portent leurs fruits: action de maîtrise médicalisée avec la négociation d'objectifs collectifs pour les médecins, associée à des campagnes de sensibilisation, mise en place de contrats d'objectifs avec les médecins de ville et les établissements hospitaliers, déremboursements de médicaments à service médical rendu insuffisant...
« Cette évolution pourrait ainsi témoigner d'une prise de conscience réelle par les prescripteurs et les patients des enjeux d'une utilisation plus appropriée des médicaments, note l'assurance maladie. Les années à venir permettront de confirmer si ces tendances s'inscrivent dans la durée »