Un Français sur cinq possède une carafe filtrante. Censées améliorer le goût de l’eau, en réduire la teneur en calcaire, elles ne rendent pas l’eau stérile pour autant. Après plusieurs signalements de substances indésirables, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) s’est penchée sur l’efficacité de ces appareils. La conclusion est en demi-teinte mais se veut rassurante.
L’analyse le confirme : les carafes filtrantes sont capables de libérer divers contaminants, comme le sodium, le potassium ou encore l’ammonium. Mais sur ces trois éléments, l’Anses ne conclut pas à un risque pour la santé des consommateurs. En effet, les seuils relevés ne sont pas associés à des effets néfastes pour l’homme.
L’Agence déplore, en revanche, qu’aucun dosage n’ait été réalisé selon les recommandations internationales. Par ailleurs, les données scientifiques ne sont pas certaines.
Trop peu de données
Les conclusions sont plus fermes concernant les ions argent, retrouvés dans l’eau filtrée. Les concentrations ne dépassent pas la valeur fixée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), de 100 microgrammes par litre.
Sur les autres écueils soulignés par divers médias, l’Anses se montre prudente. Les carafes filtrantes ont bien tendance à modifier le pH de l’eau. Mais il n’est pas possible de conclure à un effet direct sur la santé. Ce manque de données pousse l’Agence à réclamer des protocoles plus précis et une amélioration du niveau de connaissances.
Pas d’effet directe, donc, mais un impact indirect peut émerger, par l’intermédiaire des matériaux métalliques en contact avec l’eau. Ils seraient susceptibles de libérer des métaux. C’est pourquoi il est important de respecter la réglementation relative aux matériaux en contact avec les aliments, selon l’Anses. L’objectif est clair : ceux-ci ne doivent pas dans l’eau de boisson.
Bien nettoyer
« Les données actuellement disponibles ne mettent pas en évidence un risque pour la santé du consommateur », tranche le rapport. S’il est difficile de conclure à un impact de l’eau filtrée sur la santé humaine, l’Anses recommande aux consommateurs de respecter les notices à la lettre. A commencer par le nettoyage régulier du contenant et un remplacement tout aussi fréquent des cartouches. L’eau doit aussi être conservée au réfrigérateur, et idéalement être consommée dans les 24 heures.
Les micro-organismes et diverses bactéries peuvent, en effet, se développer dans l’eau filtrée – comme dans toute eau. Bonne nouvelle toutefois : les différentes analyses ne témoignent pas d’une contamination fécale. Dernier point, et pas des moindres, le liquide doit être potable avant son filtrage. Une précision utile car les carafes filtrantes ne sont pas un produit miracle.