Pour votre petite séance de vibromassage, vous aviez tout préparé. Fermé vos volets afin de ne pas choquer la vertu de votre voisinage. Vérifié que personne, chez vous, ne pouvait faire une irruption inopinée pendant ce moment de vie intime. Vous avez même éloigné votre téléphone, des fois que par un geste involontaire, vous répondiez à un appel et vous fassiez trahir. Ainsi, vous vous pensiez en sécurité, en toute confidentialité, seule ou avec votre partenaire. Mais c’est un leurre : Big Sextoy vous regarde.
Mouchard
De loin, l’affaire semble sortir d’un roman de contre-espionnage en terre dictatoriale, sauf que le mouchard n’appartient ni à une police d’Etat, ni à un organe chargé du contrôle des mœurs. Non, cette fois, la balance, c’est le plug. Un vibromasseur intelligent, qui porte pour doux nom « We-Vibe » et permet de recueillir des informations sur son utilisation, à destination des couples ou des jouisseurs solitaires qui souhaitent mesurer leurs activités sexuelles.
En théorie, en tout cas. En pratique, l’utilisateur n’était pas tout à fait le seul à avoir accès à ces informations… Le fabricant du sextoy a dû faire son mea culpa après de gênantes révélations. La société canadienne recueillait à l’insu des clients toutes les données en temps réel sur l’utilisation – fréquence, durée, puissance de la vibration, programme préféré… le tout, consigné à côté des adresses mail des clients, dans une base de donnée stockée sur un serveur.
10 000 euros par client espionné
Non seulement ces données étaient collectées sans en référer aux principaux intéressés, mais en plus, les conditions de sécurité laissaient visiblement à désirer. Des experts en cybersécurité ont ainsi détecté de larges failles dans la sécurité informatique de ces données, auxquelles ils ont pu accéder. En fait, ils ont découvert pouvoir même prendre le contrôle du vibromasseur à distance !
Une fois le pot-aux-roses découvert, l’entreprise a dû dédommager ses clients à hauteur de 10 000 dollars par utilisateur (mais seulement 140 dollars pour ceux qui n’utilisaient pas le Bluetooth). Au final, la facture s’élève à 3,75 millions de dollars pour le fabricant qui promet que désormais, son vibromasseur n’espionnera plus personne.