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Epidémie

Dengue : deux nouveaux décès en Nouvelle-Calédonie

Par Anne-Laure Lebrun

Deux personnes âgées sont décédées à Nouméa les 3 et 6 mars après avoir contracté la dengue. Les deux victimes étaient dans un état de santé fragile.

mrfiza/epictura
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La dengue a fait deux nouvelles victimes en Nouvelle-Calédonie, a annoncé le gouvernement local. Il s’agit d’une femme de 82 ans et un homme de 71 ans, résidant à Nouméa. Ils sont tous les deux décédés au Centre hospitalier territorial du Médipôle les 3 et 6 mars.

Selon le gouvernement, ces personnes étaient fragilisées par des pathologies antérieures. L’une d’elles a été infectée par le sérotype 1 du virus de la dengue.

 

Cinq décès en trois mois

Depuis septembre 2016, 1 523 cas confirmés ou cliniques ont été recensés sur l’archipel. Ces malades se concentrent surtout à Nouméa (791 cas), Dumbea (254 cas) et Mont-Dore (145 cas). Et ce n’est que le début, à en croire les autorités calédoniennes, qui prévoient que 100 000 personnes supplémentaires seront infectées d’ici juin, période où les températures devraient devenir plus fraîches.

Le 6 mars dernier, le directeur adjoint de la direction des Affaires sanitaires et sociales (DASS), Jean-Paul Grangeon, déclarait que cette épidémie semblait « assez grave », indiquant que le taux d’hospitalisation avoisinait les 8 %, « ce qui est nettement supérieur aux années précédentes et à la moyenne de l’OMS qui se situe autour d’1 % », avait-il souligné. Depuis le début de l’épidémie déclarée en janvier 2017, cinq personnes sont décédées.

Une épidémie plus grave que les précédentes

Une forte virulence qui reste encore sans explication. Les autorités sanitaires et les praticiens calédoniens travaillent donc main dans la main avec leurs voisins polynésiens pour comprendre les raisons de cette gravité. « Serait-elle due à une infection à Zika préalable ? Existerait-il un phénomène d’immunité croisée ? Nous émettons des hypothèses qui devront être étayées par une étude clinique précise et les bilans biologiques des patients », explique Jean-Paul Grangeon.

La Nouvelle-Calédonie a en effet connu une épidémie de Zika l’an dernier. Cousin de la dengue, ce virus est lui aussi transmis par la piqûre du moustique Aedes aegypti, aussi appelé moustique tigre. Il provoque des symptômes similaires à la dengue (fièvres, douleurs articulaires, éruption cutanée semblable à la rougeole). Mais dans le cas de la dengue, les formes sévères peuvent provoquer des hémorragies potentiellement mortelles. Circulant en même temps, ces deux virus peuvent infecter une même personne. Une co-infection qui pourrait accroître leur caractère pathogène, supposent les spécialistes.

Dans l’immédiat, les autorités sanitaires demandent à la population de se protéger contre les piqûres des moustiques et d’aller voir le médecin si des signes cliniques évocateurs apparaissent. Consulter un médecin permet également aux autorités d’intervenir et d’épandre de l’insecticide autour du domicile des personnes infectées.